ISA HARSIN/SIPA
Le ministère de l’Éducation nationale préconise le renforcement de la surveillance et les signalements pour lutter contre les violences en milieu scolaire.
Dans le cadre du plan « Brisons le silence, agissons ensemble », un questionnaire anonyme sera mis à disposition des élèves en internat ou de retour de voyage scolaire avec nuitée.
Ces situations sont considérées comme des moments de vulnérabilité pour les jeunes, selon Élisabeth Borne. Ce dispositif sera testé dans plusieurs établissements avant une généralisation à l’ensemble des écoles publiques et privées à la rentrée 2025.
Trois piliers structurent ce plan :
-L’imposition aux établissements privés sous contrat de se doter d’un mécanisme de remontée des incidents de violences.
Le durcissement des contrôles au sein de ces établissements sera aussi un point essentiel de ce nouveau programme.
L’optimisation de la prise en compte de la parole des élèves sera tout autant privilégiée.
Le 119, numéro national dédié à l’enfance en danger, évoluera afin d’alerter directement les équipes académiques en cas de signalement de violences dans un établissement scolaire. Ces équipes pourront alors diligenter des contrôles pour évaluer la situation et prendre les mesures nécessaires. L’objectif est d’assurer une intervention rapide et efficace, qu’il s’agisse d’un établissement public ou privé.
Lors de son passage sur Franceinfo ce lundi matin, la ministre de l’Éducation nationale a incité les établissements privés sous contrat avec l’État à mettre en place un système de signalement systématique. Un dispositif similaire est déjà utilisé dans les établissements publics via l’application « Faits établissement ».
Un décret, attendu dans les semaines à venir, rendra ce signalement obligatoire. De plus, les contrôles des établissements privés sous contrat, déjà renforcés par Nicole Belloubet, seront encore intensifiés, a précisé la locataire de la Rue de Grenelle.
Parallèlement, une enquête est en cours à l’établissement Notre-Dame de Bétharram, renommé Le Beau Rameau. Une commission d’enquête parlementaire a été constituée, et des auditions sont prévues, dont celle d’Alain Esquerre, porte-parole des victimes, le 20 mars. Elisabeth Borne le recevra pour recueillir ses suggestions sur le plan "Brisons le silence, agissons ensemble".
Les deux co-rapporteurs, les députés Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance), se sont déplacés au ministère de l’Éducation nationale pour se procurer les premiers éléments de preuve.
Le rectorat de Bordeaux mène également des contrôles sur l’établissement, avec huit personnels mobilisés pendant quatre jours.
Élisabeth Borne a déjà indiqué que huit membres du personnel de l’Éducation nationale, incluant des inspecteurs et des travailleurs sociaux, seront déployés pendant quatre jours afin d’obtenir une vue d’ensemble du fonctionnement de l’établissement.