Souvent utilisée dans le contexte des soirées festives ou étudiantes, la soumission chimique est également une réalité dans le contexte familial, mais le phénomène reste sous-diagnostiqué.
Le phénomène est fréquent, mais les substances utilisées dans les cas de soumission chimique sont souvent difficiles à détecter. Les scientifiques définissent la soumission chimique comme l’administration d’une substance psychoactive à une personne à son insu. Les produits influent sur l’activité mentale de la victime afin de la maîtriser à des fins délictuelles ou criminelles. Cette manœuvre souvent utilisée durant les soirées festives ou étudiantes est devenue une réalité dans le contexte familial. "Ce n’est pas quelque chose de rare et ne concerne pas seulement les violences sexuelles", confirme Marc Deveaux, responsable d’un laboratoire d’analyses de toxicologie médico-légales sur le récit de BFMTV.
La soumission chimique apparaît dans différentes situations. Il peut s’agir d’une femme qui séduit un homme âgé pour le dépouiller, de kidnappeurs qui offrent des gâteaux bourrés de tranquillisants ou encore de parents qui veulent endormir leurs enfants. Des cas extrêmes ont été également relevés comme celui d’une sexagénaire droguée par son mari à son insu pendant une dizaine d’années. La femme a été ensuite livrée à des hommes pour des relations sexuelles. "Dans le cas d’une soumission chimique, la victime est sédatée, quand elle se réveille, il faut du temps pour qu’elle comprenne qu’il s’est passé quelque chose", a expliqué le docteur Jean-Emmanuel Remoué, médecin à l’unité médico-judiciaire au Centre hospitalier Mémorial de Saint-Lô, dans la Manche.
Les difficultés liées à sa détection sont souvent exposées ainsi que le problème lié à la comptabilisation de la soumission chimique. La dernière étude de l’ANSM a dénombré 574 cas en 2019, soit une hausse de 16% par rapport à l’année précédente. "C’est un phénomène sous-diagnostiqué car en tant que médecin légiste on ne voit que les victimes qui portent plainte", a confié le docteur Johnny Thibaudeau, médecin légiste à l’unité médico-judiciaire de Laval. D’autant que les prélèvements sont effectués trop tardivement alors que les substances chimiques s’évaporent rapidement de l’organisme. Par ailleurs, les signes cliniques peuvent prêter à confusion du fait qu’ils peuvent ressembler à d’autres pathologies ou à d’autres comportements.
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