Parmi les victimes de la neige figurent en première ligne le transport aérien. Le manque à gagner pour l’ensemble des compagnies opérant en France est de l’ordre de 100 millions d’euros, dont entre 20 à 35 millions d’euros pour Air France. Depuis le début du mois, environ 1 300 vols ont déjà été supprimés à Orly et Roissy.
Les transports routiers et/ou ferroviaires ont également payé un lourd tribut à la perturbation neigeuse. La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) estime le manque à gagner de 120 à 150 millions d’euros pour les entreprises françaises de transport.
Le budget de l’État et des collectivités est également mis à mal par les caprices de dame météo.Pour les 11 directions régionales (DIR) qui bénéficient des subventions de l’État, quelque 140.000 tonnes de sel ont déjà été noyées dans la neige, dans des opérations de salage sur les routes. A environ 70 euros la tonne de sel, cela représente un total de 9,8 millions d’euros.
Les chutes de neiges étant assez précoces cette année, la facture devrait continuer à s’alourdir, et le stock de sel se creuser. Depuis le début de la semaine, plusieurs communes et départements sont confrontés à un début de pénurie du fait de la réquisition des stocks de sel par l’Etat.
La facture économique pour l’ensemble du territoire est évaluée à environ 20 millions d’euros par épisode neigeux.
A ce rythme, la météo devrait apporter le coup fatal à de nombreuses entreprises déjà très affaiblies par la crise économique, selon Nicolas Paulissen, délégué général adjoint de la FNTR.
A ce jour, le ministère des Transports n’a pas encore chiffré le coût éventuel des chutes de neige pour l’économie française. A en croire ses explications, " les pertes, s’il y en avait, seraient faibles car compensées par la facture énergétique ".
Interrogée jeudi sur le sujet, la ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet a reconnu que "sur les stocks de sel, c’est tendu " " mais il y a de la production", rassure-telle, soulignant que même si la neige se poursuit la semaine prochaine, il y aura suffisamment de stock de sel pour faire face à la demande".
La ministre a par ailleurs signalé un risque de rupture de stocks en glycol, le produit utilisé pour dégivrer les avions. Néanmoins, le producteur Lyondellbasell, implanté à Fos-sur-Mer, assure avoir la situation en main, malgré la grève de ses employés. Il devrait réapprovisionner les aéroports français en début de semaine pour éviter une éventuelle pagaille.
La métropole connaît ce vendredi 24 décembre sa troisième vague de neige et de froid. Météo France a placé 15 départements en vigilance orange "alerte à la neige et au verglas".