Lors d’un déplacement à Bastia en Corse aujourd’hui, la ministre de la Justice Christiane Taubira a détaillé ses mesures pour lutter contre le crime organisé sur l’île.
"La violence et l'affairisme ont atteint dans l'île un niveau qui est sans commune mesure avec les autres régions françaises, et qui menace les fondements mêmes de la société", déclare la Garde des Sceaux, lors de la présentation de ses mesures anti-criminalité à Bastia.
Afin de tordre le cou à la spirale criminelle sur le territoire corse, Christiane Taubira a brandi son plan qu’elle décrit comme une "circulaire de politique pénale territoriale pour la Corse". Selon elle, ce nouveau dispositif a été mis sur pied pour rendre la justice "plus performante".
Christiane Taubira a placé au cœur de son combat "la lutte contre l’affairisme et la délinquance financière", rapporte Europe 1. Pour enrayer le crime organisé dans l’île de Beauté, la ministre de la Justice a plaidé pour une plus grande coopération des établissements et intermédiaires financiers. Ainsi, les banques sont notamment "invitées à signaler à la justice tout mouvement de fonds suspects".
Selon la ministre, certains secteurs d’activités entre autres, le BTP, la sécurité, les jeux et le sport sont apparus "propices" au blanchiment d’argent. Pour mettre fin à cette pratique, Christiane Taubira demande de renforcer "les relations avec les présidents de la chambre régionale des comptes, de la juridiction administrative et des services financiers et fiscaux". Indirectement, il s’agit de conférer un rôle accru à Tracfin, l’organisme chargé de lutter contre la fraude financière.
Sur le terrain de la justice, la Garde des Sceaux entend miser sur "la plus grande efficacité judiciaire". Pour ce faire, elle a annoncé la mise en place d’un "Comité stratégique régional d’échange et de coordination", qui sera chargé de collecter "les suspicions de pratiques illicites".
Dans un domaine purement technique, la ministre de la Justice envisage de créer une "instance de régulation", basée à Paris, pour aplanir les tensions qui existent entre les magistrats corses et leurs homologues de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.
Dans son plan, Christiane Taubira se donne le défi de parvenir à "un meilleur taux d'élucidation des affaires". Désormais, des faits comme la "corruption passive ou active, menaces ou subornation", feront "systématiquement" l’objet d’une enquête.
Source : Europe 1