Syrie : les confidences des veuves Clain, prisonnières de daesh

Un camp sous haut contrôle

Depuis la mort de leurs époux, Dorothée Maquere, appelée Khadija, et Mylène Foucre nommée Fatima sont devenues les veuves noires du djihad. Les frères Jean-Michel et Fabien Clain, des Réunionnais radicalisés et ex-cadres de l’Etat islamique, ont été tués en Syrie début 2019. Aujourd’hui livrées à elles-mêmes, les deux femmes vivent dans l’immense camp de Roj, dans le nord-est de la Syrie. Dans un reportage réalisé par l’équipe de Paris Match, elles ont raconté leur quotidien dans ce camp où elles ont été transférées depuis l’année dernière. Séparées, les deux femmes ne peuvent plus se croiser, car le contrôle est très strict sur place. L’eau et l’électricité existent, mais la vie n’est pas toujours rose. "Les femmes se battent à coup de barres de fer. Certaines partent en prison", ont-elles raconté.

Un refus de se repentir

Malgré leurs conditions de vie assez précaires, les épouses des frères Clain ont conservé l’idéologie de Daech. "Nous ne pouvions pas vivre notre religion en France. Nous sommes alors partis, nous pensions que ça allait être la paix et nous avons été massacrés. Vous ne pouvez pas tuer nos enfants avec vos bombes sans réaction de notre part", expliquent-elles. Mylène confie avoir été choquée en apprenant les attentats et qu’elle a été choquée. De son côté, Dorothée refuse de se repentir même après avoir a perdu trois enfants et en comprenant la tristesse des gens.

Le calvaire des enfants

Ces camps ressemblent à "une usine à terroristes", a expliqué un militaire kurde. A Roj, deux tiers des prisonniers sont des enfants après avoir suivis leurs parents ou en étant nés là-bas. Ils vivent des horreurs et sont engagés dans le djihad dès leur jeune âge faute d’activité. Les Kurdes les enseignent autre chose que Daesh à partir de 13 ans, mais il est souvent trop tard.

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