Plus de trois mois après le meurtre d’un couple de retraités dans l’Oise, victime de dizaines de coups de couteau, un jeune homme de 19 ans a été mis en examen et écroué pour "homicides volontaires" et "actes de barbarie", a annoncé jeudi le parquet de Senlis.
SENLIS (Oise) (AFP) - Plus de trois mois après le meurtre d’un couple de retraités dans l’Oise, victime de dizaines de coups de couteau, un jeune homme de 19 ans a été mis en examen et écroué pour "homicides volontaires" et "actes de barbarie", a annoncé jeudi le parquet de Senlis.
Les deux septuagénaires avaient été retrouvés morts fin janvier dans leur pavillon de Pont-Sainte-Maxence, le corps lardé de 87 coups de couteau, dont 60 pour la femme. De nombreuses ecchymoses avaient aussi été relevées sur les corps des retraités.
Les enquêteurs n’expliquent toujours pas le mobile et les circonstances particulièrement violentes de ce crime, après lequel le gouvernement avait annoncé fin janvier des mesures pour améliorer la sécurité des personnes âgées.
Les victimes vivaient simplement de leur retraite après avoir travaillé de longues années dans une usine sidérurgique de Montataire, à une vingtaine de kilomètres de Pont-Sainte-Maxence.
Arrêté mercredi matin près de Vincennes (Val-de-Marne), le suspect a été présenté à un juge d’instruction tard dans la soirée de mercredi, a indiqué la procureur de Senlis Chantal Berger.
Le jeune homme de 19 ans n’était pas connu des services de police et n’avait aucun antécédent judiciaire. En recherche d’emploi, il "avait séjourné quelques années auparavant à Pont-Sainte-Maxence, alors qu’il était en famille" d’accueil, vraisemblablement à proximité du couple de retraités assassiné.
A son domicile, les enquêteurs ont retrouvé des objets volés au couple, "notamment une télévision et un four à micro-ondes".
"Ce sont à la fois les auditions et les tests ADN menés sur place qui ont permis de le confondre", a expliqué la procureur, sans donner plus de détails.
Un second suspect, interpellé mercredi matin dans l’Oise, a été relâché mercredi soir, aucune charge ne pouvant être retenue à son encontre.
Selon les gendarmes, il persiste de "nombreuses zones d’ombre dans cette affaire. Il faudra notamment déterminer si le suspect a agi seul ou pas".
La voiture du couple, qui avait été volée au moment des faits, n’a pas été retrouvée.
L’autopsie avait permis de dater les décès des époux à la soirée du 25 janvier, soit près de quatre jours avant la découverte du crime par des amis du couple. Un couteau "compatible avec les blessures" des victimes, toutes deux âgées de 76 ans, avait été retrouvé sur les lieux du crime. Aucune effraction n’avait été constatée.
Au lendemain de la découverte des corps des victimes, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux avait annoncé un durcissement des sanctions pénales contre les agresseurs de personnes âgées.
Coïncidence de calendriers, le ministre s’est justement rendu lundi dans l’Oise présenter l’opération "tranquillité seniors", une nouvelle mesure qui permet aux personnes âgées de se signaler aux forces de l’ordre lorsqu’elles s’estiment menacées.