Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault "exige autre chose qu’un débat à la sauvette" sur les retraites, dans une tribune publiée mardi par Libération, dans laquelle il déplore qu’on "glisse ostensiblement" vers le "travailler plus longtemps pour gagner moins".
PARIS (AFP) - Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault "exige autre chose qu’un débat à la sauvette" sur les retraites, dans une tribune publiée mardi par Libération, dans laquelle il déplore qu’on "glisse ostensiblement" vers le "travailler plus longtemps pour gagner moins".
La réforme des retraites "est annoncée comme (...) +le marqueur du quinquennat+ du président de la République. Comme si la réélection du président en 2012, déjà souhaitée par certains et tant redoutée par beaucoup, se jouait sur sa capacité à faire sauter le droit au départ à la retraite à 60 ans dans les mois qui viennent. Ce n’est plus des retraites qu’il est question, mais du parcours politique d’un homme", se désole M. Thibault.
"La retraite est avant tout une conquête sociale", rappelle-t-il, mais aujourd’hui le "travailler plus pour gagner plus" promu par le président pendant la campagne de 2007 "glisse ostensiblement vers le +travailler plus longtemps pour gagner moins+", dans un contexte de chômage chronique élevé, souligne M. Thibaud.
Pour lui, les Etats et les peuples "appelés en renfort pour sauver les banques", "sont maintenant otages de la spéculation financière internationale", dont les acteurs "exigent des gages par des économies dans les budgets sociaux", dénonce le patron de la CGT.
"C’est ainsi qu’une +réforme des retraites+, qui n’était pas au programme du candidat Sarkozy, devient une urgence qu’il faut traiter avant la fin de l’année", poursuit-il, estimant qu’"on ne décide pas de l’avenir de millions de personnes pour quatre ou cinq décennies en quelques semaines".
"La réforme des retraites exige autre chose qu’un débat à la sauvette, coupé par la trêve estivale et conclu par un débat en urgence au parlement en septembre", conclut M. Thibault.