Dix ans après la catastrophe du Concorde, le tribunal correctionnel de Pontoise, dans le Val-d’Oise, a condamné la compagnie américaine Continental Airlines à verser à sa concurrente Air France 200 000 euros d’amende pour sa responsabilité et un million d’euros au titre de dommages et intérêts en réparation des préjudices causés. Une condamnation à laquelle l’intéressé a fait appel.
Ce lundi 6 décembre, Continental Airlines a été reconnue coupable d’homicides et de blessures involontaires dans le crash du Concorde survenu le 25 juillet 2000 et qui avait fait 113 morts.
La compagnie américaine doit payer à Air France, exploitante du Concorde, un million d’euros de dommages et intérêts : 500 000 euros pour "préjudice moral" et 500 000 euros pour "atteinte à l’image".
Le tribunal a donc retenu la thèse selon laquelle une lamelle qui était tombée d’un appareil de la Continental Airlines a provoqué l’éclatement d’un pneu, à l’origine de la chute du Concorde, qui avait décollé juste après lui sur la piste.
Le mécanicien de la compagnie américaine, John Taylor, soupçonné d’avoir involontairement laissé glisser ladite lamelle, a lui été condamné à quinze mois de prison avec sursis.
Lors du procès qui courait de février à mai, Air France avait réclamé à sa concurrente américaine 15 millions d’euros de dommages et intérêts. Me Olivier Metzner a déclaré à la presse que Continental Airlines va faire appel de sa condamnation. Il dénonce une décision "qui protège uniquement les intérêts français".
Quant à la société EADS, constructeur du Concorde, elle a été déclarée civilement responsable de l’accident pour cause de négligences. L’entreprise doit verser 30 % des dommages et intérêts aux victimes.
Selon certains médias, les familles des victimes auraient déjà été indemnisées par les assureurs d’Air France pour une somme avoisinant les 100 millions d’euros au total.