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Gérald Darmanin a proposé d’accélérer la création de cellules en préfabriqué. Le ministre de la Justice prévoit la construction de 3 000 places de prison en 18 mois.
Confronté à une surpopulation carcérale historique, Gérald Darmanin entend accélérer la création de cellules à l’aide de modules préfabriqués. Dans un entretien accordé au journal Le Figaro et relayé par Le Parisien, le ministre de la Justice a évoqué la construction de 3 000 places "réalisables en 18 mois".
Il projette également, d’ici 2027 ou 2028, la mise en place de quinze établissements de semi-liberté et dix structures dédiées aux courtes peines, soit 1 500 places pour chacun de ces dispositifs. Par ailleurs, une première structure de 50 places devrait voir le jour en 2026, sur le site pénitentiaire de Troyes-Lavau, marquant le début du chantier.
Le garde des Sceaux a annoncé son choix de lancer deux appels d’offres pour la fin du mois de mai et le début du mois de juin. L’un portera sur les centres de semi-liberté, destinés à accueillir des détenus autorisés à sortir le jour pour travailler ou suivre une formation ou un enseignement. L’autre concernera des établissements adaptés aux courtes peines.
Le gouvernement prévoit ainsi quinze sites pour la semi-liberté et dix pour les peines courtes. Cette répartition vise à diversifier les conditions de détention en fonction des profils pénaux, et à désengorger les établissements actuels en concentrant les efforts sur des structures ciblées.
En visite dans une usine de l’Oise lundi 14 avril, Gérald Darmanin a mentionné les avantages du modèle préfabriqué pour construire de nouvelles places de prison. Entre autres, il a cité un gain de temps et une réduction significative des coûts. Selon lui, une place construite en usine coûterait environ 200 000 euros, soit moitié moins qu’une place traditionnelle.
Il a également défendu une nouvelle organisation carcérale où les détenus seraient classés selon leur dangerosité, et non leur statut judiciaire. Selon lui, ce modèle permettrait d’adapter les conditions de détention aux risques réels, en particulier pour les prisons de haute sécurité où dominent les prévenus en attente de jugement. "Dans les prisons de haute sécurité que je construis, notamment pour le 31 juillet prochain, 70 % des personnes seront des détentions provisoires", a indiqué le ministre sur M6.
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