L’Inirr (Instance nationale de reconnaissance et de réparation) a fait le point sur ces activités sur la pédocriminalité dans l’Eglise. Au moment des faits, près d’un quart des victimes étaient âgées entre 6 et 10 ans.
L’Instance nationale de reconnaissance et de réparation (Inirr) est entrée en activité en début d’année. Dans la soirée du mercredi 6 avril, elle a donné un premier bilan concernant ses activités concernant la pédocriminalité dans l’Eglise devant les évêques français à Lourdes, puis en conférence de presse.
Comme le rapporte Le Parisien, la présidente Marie Derain de Vaucresson a annoncé que 526 personnes se sont adressées à l’Inirr entre le 17 janvier et le 5 avril. Selon la juriste, 54 situations ont été accompagnées. "Ce n’est pas satisfaisant, je l’ai dit aux évêques", a-t-elle admis en précisant que cela démontre la difficulté à structurer et à recruter des salariés et des référents de situation.
Ainsi, elle a indiqué l’importance d’employer 5 référents salariés, contre 1 actuellement, puisque l’instance ne peut pas uniquement fonctionner avec des bénévoles. Le journal note que les référents sont les personnes accompagnant les victimes pour assurer une traçabilité des demandes et des échanges.
La finalisation de l’accompagnement est effectuée en moyenne après deux ou trois rendez-vous. En revanche, le point de l’indemnisation, indispensable à la conclusion de la plupart des dossiers, n’a toujours pas été tranché.
Selon la présidente, l’Inirr travaille sur cette question avec la Corref (Conférence des religieux et religieuses de France) en envisageant l’instauration d’une échelle avec un plancher et un plafond.
"Notre option est, de la même manière, de pouvoir arriver à une évaluation de la gravité et des conséquences pour apprécier un niveau de réparation financière qui ne sera qu’une contribution. Evidemment, on ne fait jamais assez pour les victimes", a-t-elle noté.
Gilles Vermot-Desroches, le président du fonds Selam a récemment annoncé le déblocage de deux premières enveloppes de 5 millions pour la réparation et d’un million pour la prévention.
Les activités lancées par l’Inirr ont permis également de démontrer une majorité masculine, car environ 68% des demandes concernent des hommes, selon Marie Derain de Vaucresson. "La part de femmes est plus élevée que dans le rapport de la Ciase, ce qui montre peut-être leur plus grande facilité à faire cette démarche", a-t-elle formulé.
Par ailleurs, un petit rajeunissement est constaté avec une majorité de personnes âgées de 56 à 70 ans. La présidente a indiqué aussi que ces dernières semaines, des moins de 30 ans s’adressent à eux. Le plus souvent, ils sont les victimes d’agresseurs laïcs lors des mouvements de jeunesse.
Les âges des victimes au moment des faits ont été mentionnés durant cette conférence de presse. Dans 70% des cas, les violences sexuelles ont été vécues entre 11 ans et 15 ans alors qu’un quart des victimes étaient âgées entre 6 et 10 ans au moment des faits. "Sur la durée, on a 15 % de situations où les violences ont été vécues sur des périodes extrêmement longues, de 3 à 20 ans", a souligné la présidente. Cette dernière a signifié qu’un quart des personnes qui ont fait les démarches ne demandent pas de réparation financière. Toutefois, ces données pourraient évoluer.
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