La Cour de cassation, plus haute juridiction française, a rejeté la requête des laboratoires Servier de regrouper toutes les procédures en cours en une seule instruction menée à Paris. Par conséquent, le premier procès pénal de cette affaire Médiator est maintenu pour mai 2012 à Nanterre (Hauts-de-Seine), à l’issue duquel les suspects risqueront des condamnations séparées.
Le procès au pénal du laboratoire Servier, fabricant du Mediator, se tiendra en mai 2012 au tribunal de Nanterre. Une première victoire pour les familles des victimes qui craignaient plusieurs années d’attente. Cet antidiabétique, prescrit également comme coupe-faim, aurait causé la mort de 500 à 2000 patients en France entre 1976 et 2009.
La Cour a conjugué son verdict avec l’avis du parquet, selon lequel ce regroupement n’est pas faisable pour des raisons techniques. A l’annonce de cette décision, les avocats de l’accusation n’ont pas caché leur soulagement. « Nous étions habitués à des dossiers qui étaient instruits sur des dizaines d’années et au bout du compte il n’y avait personne à juger », s’est réjouit Me François Honnorat, avocat de victimes qui ont dénoncé Servier devant le tribunal de Nanterre. Lui d’ajouter « enfin dans un dossier de santé publique, nous allons pouvoir, dans un délai raisonnable, faire juger les responsables, c’est quasiment une première. L’audience correctionnelle sera riche, dense et, à mon sens, le dossier sera accablant pour les laboratoires Servier ».
Cet antidiabétique, prescrit également comme coupe-faim, aurait causé la mort de 500 à 2000 patients en France entre 1976 et 2009. Médiator a été définitivement retiré du marché le 30 novembre 2009. Les 140 millions de boîtes écoulées à plus de 5 euros et remboursées à 65 %, auront coûté pas moins de 500 millions d’euros à l’Assurance-maladie.