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Un colonel de gendarmerie est promu en Nouvelle-Calédonie malgré une condamnation par la justice pour violences conjugales.
Le colonel Éric Steiger a été promu à la tête du commandement de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie le 8 juillet dernier. Pourtant, il a été condamné pour violences conjugales en mai 2021. "Condamné par la justice pour violences conjugales, un colonel de gendarmerie est promu", a révélé Médiapart mercredi 18 août 2021.
La justice a accusé le haut gradé de la gendarmerie de violences physiques et psychologiques ayant entraîné 5 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Elle lui a ainsi condamné à six mois de prison avec sursis, mais la Cour d’appel de Paris a réduit la peine à 6 000 euros d’amende.
À Médiapart, l’épouse du colonel témoigne des humiliations permanentes qu’elle aurait subies. Selon ses dires, leur fille de 16 ans doit toujours s’interposer pour faire cesser les brimades physiques à son encontre.
"Comment un homme violent dans sa vie privée […] pourrait-il occuper un tel poste nécessitant une éthique et un comportement irréprochables ? (…)", interpelle la mère de famille.
Les magistrats ont, de leur côté, indiqué que le colonel Éric Steiger a reconnu les faits de violence envers son épouse.
Après ces révélations, des élu(e)s de Nouvelle-Calédonie ont demandé le départ du colonel Éric Steiger. Ils réclament ainsi une logique d’exemplarité et de cohérence dans le discours politique sur les violences faites aux femmes.
"Dans un pays où 22 % des femmes sont victimes de violences conjugales, c’est une cause territoriale pour toutes les institutions y compris pour l’État, on ne peut pas avoir le commandant de la gendarmerie qui a été condamné pour des violences sur son épouse", a expliqué Sonia Backès, élue en Nouvelle-Calédonie au micro de France Info.
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