Le Moringué, tradition pratiquée à Mayotte, a récemment provoqué la polémique sur notre île. Des rassemblements se sont terminés en affrontements, à Champ-Fleuri et à Saint-André. Pour les adeptes de la discipline, la violence fait partie intégrante de cette culture. Ils souhaitent cependant que le Moringué soit pratiqué avec respect.
Plus qu’un sport de combat, le Moringué est une véritable tradition à Mayotte. Pour le pratiquer, il faut de la musique, un arbitre et deux combattants. La violence est de mise dans ce sport "pour devenir un homme" comme le qualifient ses pratiquants.
"Certaines personnes ne comprennent pas. Cela risque de blesser et tuer des gens, mais c’est notre culture. Le Moringué existe depuis de nombreuses années", explique un pratiquant.
À La Réunion et Mayotte des débordements sont observés en marge de ces rencontres. L’année dernière, la commune de Saint-André a été le théâtre de violences après plusieurs rassemblements de Moringué illégaux. Les pratiquants ne comprennent pas cette violence exagérée.
"On aimerait être encadré pour qu’il n’y ait plus de violence. À la base c’est un jeu, chez nous le Moringué est une tradition. Certaines personnes dépassent les limites, au lieu de jouer le jeu, à la fin, ils préfèrent toujours sortir les machettes".
À l’occasion du rendez-vous Moa-Réunionnais et la venue d’une délégation mahoraise, le sujet de la violence exacerbé dans le Moringué a été abordé et condamné.
"Les gens qui détournent le Moringué sortent du cadre de la tradition. Ces actes de violence sont des infractions", estime Bamcolo Mohammed Elanrif, Délégué du conseil départemental de Mayotte à la Réunion.
Les pratiquants du Moringué ne souhaitent qu’une chose, qu’il soit pratiqué avec respect.