Adil Benayache/SIPA
Après plusieurs années de hausse, les ruptures de stocks de médicaments ont reculé en 2024 en France. Toutefois, la situation reste sous surveillance.
Une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a été réalisée en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Les résultats, publiés ce jeudi 27 mars, montrent une baisse des ruptures de stocks de médicaments en France en 2024, après plusieurs années d’augmentation. TV5 Monde rappelle qu’une première hausse a été constatée dès 2019, suivie de pics entre 2021 et 2023, avec un maximum atteint durant l’hiver 2022-2023. En effet, environ 800 médicaments destinés aux officines étaient simultanément en rupture. Fin 2024, le nombre de références manquantes était estimé à 400, un chiffre en baisse, mais toujours préoccupant.
L’étude, fondée sur les déclarations des industriels, précise qu’aucune classe thérapeutique n’a été totalement épargnée par les ruptures après 2021. Toutefois, près de 75 % des signalements concernaient les médicaments cardiovasculaires, neurologiques (notamment le paracétamol) et les antibiotiques. "La gravité des risques semble aujourd’hui s’atténuer, à en juger par les niveaux de stocks déclarés", selon les deux entités. Gladys Baudet, spécialiste des données à la DREES, a indiqué que vers la fin de l’année 2024, "la moitié des laboratoires disaient avoir plus de 2 mois de réserve contre 1,3 mois fin 2022".
Sur les 17 000 médicaments commercialisés en France, environ 10 000 sont classés Médicament d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), et doivent faire l’objet de deux mois de stock minimum depuis 2021. Pour rappel, il s’agit de la catégorie la plus utile pour la santé. Ainsi, les laboratoires pharmaceutiques sont tenus de signaler à l’ANSM tout risque de rupture concernant un MITM dès qu’ils en ont connaissance. Il est important de noter qu’une rupture de stock ne signifie pas nécessairement une absence en pharmacie. Un médicament peut temporairement manquer à l’officine, mais reste disponible ailleurs dans le circuit de distribution.
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