Le quotidien Le Monde qui s’est procuré un rapport interne du groupe pharmaceutique Servier qui révèle que le laboratoire était informé de la toxicité du médicament Mediator depuis 1995. Une information aussitôt démentie par l’intéressé.
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Un rapport de la filiale britannique de Servier établissait, en 1993, que, une fois absorbé par l’organisme, le Mediator donnait un composé, la norfenfluramine, dont il a été établi en 1995 qu’il était dangereux ", peut-on lire dans les colonnes du
Monde. Autre révélation troublante : cette même norfenfluramine est également le produit actif de deux coupe-faims Servier, Isoméride et Pondéral, retirés du marché en 1997 en raison de leur toxicité.
Ces conclusions ont été révélées au grand jour alors que jusque-là les laboratoires Servier n’ont cessé de nier tout lien de parenté entre le Mediator, l’Isoméride et le Pondéral.
Malgré ces éléments accablants, les laboratoires Servier démentent avoir minimisé d’éventuels risques liés à la consommation de ses coupe-faim. "La science n’était pas assez avancée en 1995 pour qu’on sache", argumente Lucy Vincent, porte-parole du groupe Servier. "L’Isoméride a été retirée du marché en 1997 : parce que les structures de molécule étaient semblables entre la dexfenfluramine et le benflurorex (nom scientifique du Mediator), il fallait se poser des questions et nous nous sommes posé des questions", assure Mme Vincent.
Le Mediator est soupçonné d’être à l’origine de 500 à 2.000 décès en France entre 1976 et 2009.