Annoncé début avril, le projet portant création d’un fonds public d’indemnisation des victimes du Mediator sera examiné en Conseil des ministres ce mercredi 11 mai. A ce rythme, les versements des indemnités pourraient intervenir avant la présidentielle de 2012. Toutefois, certains aspects du projet sont sujets à controverses. La mesure du gouvernement envisage notamment de faire payer des médecins qui avaient prescrit le Mediator comme coupe-faim, selon Le Figaro. Une information vivement démentie par le ministre de la Santé Xavier Bertrand.
Le laboratoire Servier, qui a commercialisé le Mediator de 1976 à 2009, reste le " responsable direct " du scandale, à l’origine de 500 à 2.000 décès en France. Néanmoins, des médecins qui avaient prescrit le Mediator comme coupe-faim - en dehors de ses indications officielles d’antidiabétique - pourraient être appelés à participer financièrement à l’indemnisation, selon une information du Figaro publiée samedi. "(…) des médecins qui ont prescrit ce médicament réservé aux diabétiques à des personnes désirant perdre du poids, pourraient être visés", écrit le quotidien, provoquant un tollé chez les médecins généralistes. " On cherche des boucs émissaires ! " s’indigne sur Europe 1 le Dr Claude Leicher, président de Médecins Généralistes France. Tandis que son collègue de la Confédération des syndicats médicaux français, le Dr Michel Chassang, dénonce " Une accusation directe grotesque ! ".
Face à la polémique, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a aussitôt réagi, assurant que " seul Servier paiera ". "Les médecins ne seront pas les payeurs. Je le dis très clairement", insiste le ministre dimanche soir sur France 5. Selon M. Bertrand, l’information du Figaro est basée sur des " documents préparatoires " du projet, et non sur le texte final.
Le fonds public d’indemnisation des victimes du Mediator sera présenté en Conseil des ministres mercredi 11 mai. Le projet prévoit une indemnisation rapide, selon Gérard Bapt, député PS et président de la mission parlementaire sur le Mediator. Le texte " permettra une indemnisation rapide, c’est-à-dire des versements qui pourraient intervenir avant la présidentielle ", déclare-t-il sur France Soir. A en croire ses explications, le dispositif met en place une procédure accélérée et souple. " Les patients devront prouver, par leur dossier médical, qu’ils ont consommé du Mediator. L’Oniam procédera à des expertises pour déterminer le préjudice subi et le montant de la réparation. Il versera directement l’argent aux victimes et se tournera ensuite vers le laboratoire Servier pour être remboursé ", explique Gérard Bapt.