Les organisations professionnelles des policiers municipaux reçues jeudi au ministère de l’Intérieur, une semaine après la fusillade dans le Val-de-Marne qui a coûté la vie à une de leurs collègues, ont réclamé armement et définition de leurs missions à Brice Hortefeux.
PARIS (AFP) - Les organisations professionnelles des policiers municipaux, reçues jeudi au ministère de l’Intérieur, après la fusillade dans le Val-de-Marne qui a coûté la vie à une de leurs collègues, ont réclamé armement et définition de leurs missions à Brice Hortefeux.
Si toutes ont affirmé devant la presse, à l’issue de la rencontre, être "unies" sur les questions purement sociales (salaires, indemnités, reconnaissance de la dangerosité professionnelle), en revanche, elles avancent en ordre dispersé sur celle de l’armement.
Sur 18.000 policiers municipaux français exerçant dans 3.300 communes, 30 % sont en possession d’armes de 4e catégorie, la décision d’armer ou non revenant aux maires qui les dirigent.
"Nous avons réclamé une loi pour que tous les policiers municipaux (le) soient", a souligné Frédéric Foncel, vice-président du Syndicat national des policiers municipaux (SNPM-CFTC), l’organisation professionnelle la plus volontariste en ce domaine.
Alors que, pour lui, ce "n’est pas" par rapport aux missions des polices municipales que celles-ci devraient être armées, son collègue Jean-Claude Lenay, secrétaire national de la CFDT/Interco estime, au contraire, que ce sont "les missions qui dictent l’armement et non le contraire".
Ce point, a-t-il poursuivi, a été soulevé devant le ministre ainsi que celui de la "complémentarité" des municipaux avec police et gendarmerie nationales.
"Dès l’instant où on est sur la voie publique, on est une cible potentielle, en danger", a relevé M. Foncel pour qui il faut que "(nos) collègues qui tombent sous les balles (...) puissent se défendre".
La CFDT souhaite, a déclaré M. Lenay, l’organisation d’un "grand débat, une espèce de Grenelle de la sécurité de l’organisation des forces de sécurité au plan national".
Il a regretté que "de plus en plus l’Etat déserte le terrain" et "les collectivités sont obligées de répondre en armant ou en montant les effectifs de leurs polices municipales pour assurer des missions de proximité".
Hortefeux a annoncé à ses interlocuteurs "une réflexion (de l’Inspection générale de l’administration) dès cette semaine sur la place et le rôle des polices municipales dans la société", avant "une concertation élargie avec l’ensemble des acteurs", selon un communiqué de l’Intérieur.
En outre, la convention de coordination encadrant les relations entre les différentes forces de sécurité intérieure va être "renforcée pour améliorer les synergies" entre elles.
Les syndicats de policiers municipaux seront reçus vendredi "au cabinet de M. Alain Marleix (secrétaire d’Etat aux collectivités territoriales) sur le volet social", a indiqué Philippe Aousta (CGT polices municipales), et par l’Association des maires de France (AMF).