Bertrand Delanoë, maire PS de Paris et président du conseil d’administration de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a jugé lundi en ouverture du Conseil de Paris, que "l’hôpital public de la métropole parisienne est aujourd’hui agressé".
PARIS (AFP) - Bertrand Delanoë, maire PS de Paris et président du conseil d’administration de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a jugé lundi que "l’hôpital public de la métropole parisienne est agressé", avant que le Conseil municipal vote un voeu pour le "sauver".
Le Conseil de Paris a voté lundi, sans les voix de l’UMP, un voeu demandant notamment un "plan d’investissement exceptionnel de 2 milliards d’euros supplémentaires sur 10 ans, pour permettre la modernisation de l’AP-HP".
Il a aussi demandé que le "gouvernement renonce à tout plan de suppressions d’emplois et de fait à la +convergence tarifaire+ pour 2012".
Citant la menace de 4.000 suppressions de postes dans les quatre ans, le maire de Paris avait évoqué une "réorganisation à marche forcée" qui aurait pour conséquence "une réduction importante de l’offre IVG, une moindre prise en charge des patients atteints du Sida, la fermeture de certaines maternités".
"L’enjeu est donc bien de sauver l’hôpital public de Paris et de son agglomération", a ajouté le maire de Paris.
"Nous ne défendons en aucune façon le statu quo. L’AP-HP doit évoluer, c’est une évidence (...) Mais on ne réformera pas l’hôpital contre les patients, contre les personnels, contre les médecins", a-t-il ajouté.
"En cette période de crise où l’on rogne sur tout, les familles n’hésitent pas à reporter un rendez-vous chez le médecin ou à renoncer à une dépense de santé", a rappelé Ian Brossat, président du groupe communiste.
Radicalement opposé à la réforme de l’AP-HP, ce dernier a offert en séance au président du groupe UMP Jean-François Lamour un mug intitulé "à votre santé" décoré d’un dessin montrant la ministre de la Santé Roselyne Bachelot poignardant une infirmière dans le dos.
De son côté, Danielle Fournier, co-présidente du groupe Verts, a appelé le gouvernement à "appliquer un moratoire sur l’actuel projet de restructuration et les suppressions d’emplois".
Jean-François Lamour a déploré que le débat prenne "plutôt la forme d’un tribunal" car, selon lui, le maire de Paris "souhaite juger un plan qui n’est pas encore abouti".
Le professeur Bernard Debré, député et conseiller UMP a aussi jugé que les propos de M. Delanoë "étaient un peu courts" et "évidents".
Pour revenir à l’équilibre, le spécialiste a plaidé pour le regroupement de plateaux techniques où "il y a des gisements d’économies", faute de quoi "on va se casser la figure".
M. Debré a également prôné pour les urgences des "centres avancés d’urgence" qui seraient "privés-publics" afin qu’"il y ait un premier tri, une première prise en charge".