ILLUSTRATION - DELAHAYE CATHERINE/SIPA
Les vagues de chaleur liées au changement climatique n’épargnent plus les femmes enceintes. Une étude récente révèle l’ampleur des risques, notamment dans le sud de la France, où les températures extrêmes se multiplient.
La hausse des températures impacte la santé des futures mères. D’après l’organisation Climate Central, la France a connu 17 jours supplémentaires de chaleur extrême chaque année entre 2020 et 2024.
Ces journées sont définies comme dépassant 95 % des températures locales habituelles. Ce phénomène s’accompagne de complications telles que l’hypertension, le diabète gestationnel, ainsi que des risques accrus d’accouchement prématuré et de mortinatalité.
En France, ces périodes de canicule influencent désormais directement les conditions de grossesse. Les chercheurs alertent sur la morbidité maternelle sévère observée lors de ces épisodes. L’impact sur la santé fœtale est également préoccupant : troubles du développement neurologique et pulmonaire, parfois selon le sexe du bébé, ont été mis en lumière par les équipes de l’Inserm.
Certaines zones de l’Hexagone sont plus touchées que d’autres. La Corse arrive en tête avec 43 jours de chaleur intense chaque année, dont 65 % directement liés au changement climatique. Elle est suivie par Provence-Alpes-Côte d’Azur (38 jours, dont 63 % attribués au climat), l’Occitanie (32 jours, 66 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (31 jours, 65 %).
D’autres régions comme la Bretagne, l’Île-de-France, la Normandie ou la Nouvelle-Aquitaine enregistrent chacune environ 26 jours de chaleur extrême, une part significative étant également causée par les dérèglements climatiques.
Selon les renseignements rapportés par TF1 Info, en France, les effets des températures anormales sur les femmes enceintes sont confirmés par des études épidémiologiques en santé publique. Un tiers des femmes enceintes sont exposées à plusieurs épisodes de chaleur prolongée pendant leur grossesse, selon les travaux de Johanna Lepeule et Lucie Adélaïde, chercheuses à l’Inserm.
Pour Sylvain Trottier, directeur de l’association Conséquences, cette réalité s’impose : « Le changement climatique accroît la vulnérabilité des femmes enceintes et de leurs enfants à naître ». Les données récentes confirment une tendance qui, sans action rapide, risque de s’aggraver dans les prochaines années.