Dans un courrier adressé au président du régulateur audiovisuel, Roch-Olivier Maistre, le président de la commission Culture au Sénat, Laurent Lafon a cité de nombreux manquements pouvant justifier la suspension immédiate de la chaîne Russia Today en France.
La situation actuelle en Ukraine est au cœur de l’actualité internationale. De nombreuses mesures ont été prises par les dirigeants du monde entier après l’opération lancée par le président russe Vladimir Poutine. Le Sénat, par le biais de son président de la commission Culture, Laurent Lafon, a demandé la suspension immédiate de la chaîne Russia Today en France. Dans un courrier adressé à Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom (ex-CSA), le sénateur (Union Centriste) estime que la chaîne et le site internet Russia Today relaient "quotidiennement" les "actions de propagande" du Kremlin, "sans véritable contradiction", rapporte Le Figaro. Le courrier reprend notamment les propos du président russe, relayés par la chaîne, à propos d’"un génocide des populations russes de l’Est de l’Ukraine et une menace liée au terrorisme" pour justifier son opération militaire.
Pour appuyer sa demande, Laurent Lafon estime qu’il est urgent de cerner l’éventuelle menace de la RT sur nos valeurs démocratiques après par le déclenchement des opérations militaires en Ukraine. Le sénateur a notamment relevé le fait que le média russe n’accorde pas la parole à l’opposition en Russie. Il a également dénoncé l’absence de travail consistant à questionner le peuple russe sur les décisions prises par leurs dirigeants, en particulier, celle d’attaquer l’Ukraine. Dans la foulée, ce service ne met pas en évidence les conséquences désastreuses de cette agression sur les populations civiles ukrainiennes. Ces différents manquements peuvent "amplement justifier une suspension immédiate de ce service de télévision et de ses déclinaisons numériques diffusées sur Internet", juge le président de la commission Culture au Sénat, Laurent Lafon.
Avant la France, l’Allemagne a déjà annoncé l’interdiction pure et simple de Russia Today sur son territoire depuis début février. De son côté, le gouvernement britannique a demandé au régulateur de la télévision et des télécoms, l’Ofcom, de réexaminer la licence accordée à la chaîne publique russe en anglais.
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