Aujourd’hui, la commission des affaires sociales du Sénat a adopté un amendement supprimant l’article premier du projet de loi visant à légaliser l’euthanasie, alors que la semaine dernière, la même Commission avait donné son feu vert à ce texte.
Le 18 janvier, la commission des Affaires sociales du Sénat a approuvé le projet de loi visant à légaliser l’euthanasie par 25 voix pour et 19 contre. Le texte autorisait les patients atteints d’une maladie incurable à recourir à "une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur".
Ce mardi 25 janvier, revirement à 180 degrés : un amendement interdisant tout recours à l’euthanasie a été adopté en commission des Affaires sociales au Sénat. Vidé de tout son sens, le texte qui sera examiné ce soir en séance publique de nuit par les sénateurs ne sera probablement pas voté. La majorité comme l’opposition ont émis des avis défavorables à cette proposition de loi.
Ce nouveau rebondissement devrait mettre fin à des années de débats sur la légalisation de l’euthanasie en France.
La tribune du premier ministre François Fillon publiée par Le Monde hier aurait contraint, dans une certaine mesure, le Sénat à revoir sa copie.
"La question est de savoir si la société est en mesure de légiférer pour s’accorder le droit de donner la mort. J’estime que cette limite ne doit pas être franchie", avait estimé le Premier ministre dans sa lettre ouverte datée du lundi 24 janvier 2011.
Comme à droite, le texte sur l’euthanasie divise aussi à gauche. Pour sa part, Ségolène Royal ne cache pas sa désapprobation.
"Il faut accompagner la fin de vie dans la dignité mais, personnellement, j’ai de grandes réserves sur la législation concernant l’euthanasie", a-t-elle déclaré ce jour sur Europe 1.
Un point de vue que ne partagent pas ses collègues Martine Aubry et François Hollande. Ces deux leaders du PS ont par contre indiqué à la presse que, " s’ils avaient été sénateurs, ils auraient voté pour la proposition de loi ".