Le centre pénitentiaire de Nouméa en Nouvelle-Calédonie se trouve dans une situation alarmante selon le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). Des violations graves des droits fondamentaux des personnes détenues y ont été en effet constatées par ce dernier qui a aussitôt émis des recommandations publiées aujourd’hui au Journal officiel et rapportées par Le Figaro.
Le CGLPL, Jean-Marie Delarue, après avoir constaté des violations graves des droits fondamentaux des personnes détenues au centre pénitentiaire de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, a rendu publiques ses recommandations face à une situation qu’il juge alarmante.
En effet, lors d’une visite inopinée dans ce centre pénitentiaire, du 11 au 17 octobre dernier, quatre contrôleurs des services du CGLPL ont constaté un important sur-effectif de détenus.
« Les personnes détenues sont entassées dans des cellules insalubres où elles subissent une sur-occupation frôlant les 200% dans le centre de détention et le quartier de semi-liberté et atteignant 300% dans le quartier de la maison d’arrêt » a révélé cette note d’observation. D’après ces contrôleurs, plus de 430 personnes étaient claustrées dans un espace qui ne devait contenir théoriquement que 218 places.
Selon les normes définies par l’administration pénitentiaire, cette maison d’arrêt ne devrait accueillir que 2 détenus par cellule de 12m2. Or, le rapport du CGLPL a soulevé que les cellules y abritaient chacune près de 6 détenus. Par conséquent, « l’intimité n’est pas assurée, la chaleur est vite éprouvante, les grilles d’aération sont souvent obstruées afin d’empêcher les rats de rentrer, les remontées d’égouts fréquentes empestent l’atmosphère et des matelas sont posés à même un sol crasseux et humide où circulent des rats et des cafards » ont déploré ces contrôleurs. Ils dénoncent également l’état des cellules disciplinaires et d’isolement qui, selon eux, sont « dans un état répugnant ».
Dans ce quartier, le rapport indique que les personnes détenues n’ont pas accès au téléphone, et les activités proposées sont quasi-inexistantes. Encore plus alarmant, l’accès aux soins y serait très difficile.
Les autorités municipales de Nouméa auraient été déjà alertées de cette situation alarmante à plusieurs reprises. Ainsi, Jean-Marie Delarue conclut dans son rapport, qui a été adressé au garde des Sceaux, que « l’imbroglio actuel, qui met en cause non seulement l’Etat, mais aussi les autorités de la ville de Nouméa, se traduit donc par la poursuite de violations graves des droits fondamentaux des personnes détenues au Camp Est ». Avant d’ajouter que : « En l’état, le contrôleur général des lieux de privation de liberté est conduit, par conséquent, à constater qu’il n’a pas été mis fin à ces violations »
Notons que la Chancellerie a déjà proposé en mai dernier un projet destiné à réhabiliter et à étendre le Camp Est.