SICCOLI PATRICK/SIPA
Publié ce jeudi, le nouveau répertoire des professions en tension suscite déjà de nombreuses réactions dans les secteurs concernés. Il ouvre la voie à la régularisation de certains travailleurs étrangers, après plusieurs mois d’attente.
Après plusieurs reports, la mise à jour des métiers en tension figure enfin au Journal officiel. Cette liste, révisée chaque année depuis la loi immigration de janvier 2024, aurait dû paraître dès fin février. Transmise aux partenaires sociaux le 21 du même mois, elle identifie près de 80 professions en manque de personnel. Les salariés étrangers peuvent désormais engager une démarche de régularisation. Ils doivent toutefois prouver trois ans de présence sur le territoire français et au moins douze mois d’activité déclarée sur les deux dernières années.
Applicable jusqu’à la fin de l’année 2026, ce dispositif permet aux employeurs de maintenir dans leurs effectifs des salariés menacés par la précarité administrative. L’objectif est de réduire les risques juridiques liés à l’emploi irrégulier tout en répondant aux pénuries de main-d’œuvre. Les domaines les plus touchés incluent l’agriculture, les services à la personne, le bâtiment ou encore la restauration. Parmi les « métiers et zones géographiques caractérisés par des difficultés de recrutement » figurent notamment en bonne place les « agriculteurs salariés », « aides à domicile et aides ménagères », « aides de cuisine », « cuisiniers », « employés de maison et personnels de ménage », « maraîchers/horticulteurs salariés », ainsi que les employés de l’hôtellerie et du secteur du bâtiment, détaille Le Figaro.
Le secteur de l’hôtellerie-restauration accueille cette mesure avec satisfaction. Pour le GHR, cette reconnaissance des tensions est un signal positif, bien que jugé partiel. À Paris, par exemple, seul le métier de cuisinier est listé, ce qui suscite l’incompréhension. D’autres voix, comme celle de la CGT, dénoncent une approche incomplète, fruit de compromis politiques. La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet insiste sur une politique migratoire encadrée, centrée sur l’emploi régulier. Cette stratégie vise à répondre aux besoins économiques tout en réduisant le chômage parmi les étrangers en situation régulière.
Plus de détails sur le site du ministère du Travail