Après un ultime vote au Sénat, le parlement a définitivement voté la loi sur le génocide arménien. Après avoir asséné un avertissement, la Turquie a immédiatement réagi en menaçant la France "de conséquences permanentes".
Contester le génocide arménien est désormais puni par la loi. Le texte de loi qualifiant cette remise en cause de délit a été définitivement voté par le parlement cette nuit. Entre 1915 et 1923, un million et demi d’Arméniens ont été tués. Hier soir, les sénateurs ont validé le texte par 127 voix contre 86, sanctionnant la négation du génocide arménien et plus largement le fait de "minimiser de façon outrancière (...) l’existence des génocides reconnus par la lo"i. PS et UMP sont apparus divisés lors du scrutin.
L’adoption du texte risque de refroidir considérablement les relations franco-turques. Farouchement défendu par le conseil de coordination des organisations arméniennes de France, cette loi avait déjà été condamnée par l’Etat turc, qui n’a cessé de multiplier les menaces envers Paris, notamment en évoquant des mesures de rétorsion politiques et commerciales. Le gouvernement turc n’a d’ailleurs pas tardé à réagir par les voix du ministère turc des Affaires Etrangères et de l’ambassadeur de Turquie en France. Dénonçant un acte "irresponsable" et "un manque total de respect", la Turquie a réitéré son intention de punir la France par la mise en oeuvre rapide des mesures prévues.
A l’image de la loi Gayssot de 1990, le texte adopté institue les mêmes peines que pour la négation du génocide juif pendant la seconde guerre mondiale, soit un an de prison et 45 000 euros d’amende. En 2001, la France avait déjà fait une déclaration solennelle non contraignante "reconnaissant le génocide arménien".