Le quotidien Libération a publié hier un rapport sur les villes qui ne remplissent pas leur quota de logements sociaux selon la loi SRU, Solidarité et Renouvellement Urbain, votée il y a de cela 10 ans. Ainsi il en manquerait 500 000 à 900 000 actuellement dans toute la France.
Imposée aux agglomérations de plus de 3 500 habitants, 1 500 en Ile-de-France, la loi SRU prévoit notamment un quota de 20% de logements accessibles aux ménages en difficulté financière à l’horizon 2022. Libération indique alors que bon nombre de communes passent outre la loi. Ces villes trainent des pieds dans la construction des logements sociaux, préférant les sanctions aux travaux. La commune Saint-Maur-des-Fossés par exemple figure en queue de peloton avec seulement 8% de logements réalisés par rapport aux objectifs. Selon le quotidien, 351 communes sur les 931 concernées n’ont construit aucun logement social en 2009.
La construction des logements sociaux semble être peu populaire au niveau des électeurs. Dans certaines villes, des habitants ont fait pression pour empêcher ces constructions. Dans la crainte de perdre des voix, des élus décident alors délibérément de ne pas remplir leur obligation. Par ailleurs, l’amende prévue par la loi SRU est loin d’être dissuasive, 152 euros par logement manquant, ce qui est bien moins coûteux que d’en construire et la mise en place des services d’aides aux familles qui vont avec.
Ainsi, dans son texte "Egalité réelle", le Parti socialiste, en plus de proposer le taux d’obligation de construction de 20 à 25%, préconise l’augmentation de 5 fois les pénalités.