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La cour d’appel d’Aix-en-Provence a rejeté la demande d’extradition d’Abdesselam Bouchouareb, ancien ministre algérien condamné pour corruption. Son état de santé a pesé dans la décision.
Mercredi 19 mars 2025, la justice française a définitivement rejeté les six demandes d’extradition formulées par l’Algérie contre Abdesselam Bouchouareb. Âgé de 72 ans et gravement malade, l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines (2014-2017) risquait une détérioration rapide de son état en cas d’éloignement. La cour a estimé que cette extradition violerait l’article 3 de la convention européenne des droits de l’Homme et l’article 5 de l’accord franco-algérien de 2019.
L’Algérie réclame l’ex-ministre depuis 18 mois afin qu’il purge cinq peines de vingt ans de prison et réponde d’une sixième affaire de corruption. Il s’est installé dans les Alpes-Maritimes et échappe ainsi à la justice de son pays.
L’avocat général s’était opposé à l’extradition. Il estime que celle-ci mettait en danger la santé de Bouchouareb. De son côté, l’Algérie assurait avoir donné les garanties nécessaires pour un procès équitable. Me Benjamin Bohbot, avocat de l’ancien ministre, affirme que son client est victime d’une stratégie politique qui cherche à l’inclure dans les purges menées après l’ère Bouteflika.
Source : Lefigaro.fr