La Cour des comptes a très sévèrement critiqué la promesse de François Hollande sur la refondation de l’école, en particulier sur le recrutement de 60 000 nouveaux enseignants avant la fin de son quinquennat.
Dans un rapport dévoilé ce mercredi 22 mai, la Cour des comptes a émis des réserves concernant le recrutement de 60 000 fonctionnaires supplémentaires prévu par la réforme Peillon.
Selon les Sages, l’Education nationale « ne souffre pas d’un manque de moyens ou d’un nombre trop faible d’enseignants, mais d’une utilisation défaillante des moyens existants ».
En France, le vrai problème réside dans le fait que « l’évolution du nombre d’enseignants est déconnectée de celle des élèves », estime la Cour des comptes. De 1993 à 2005, « les effectifs des enseignants du secondaire n’ont ainsi pas cessé d’augmenter entre 1993 et 2005 alors que celui des élèves diminuaient parallèlement », explique Le Figaro.
Le rapport, intitulé « Gérer les enseignants autrement » relève aussi diverses imperfections au sein de l’Education nationale, notamment sur le système d’affectation. A été dénoncé entre autres un manque d’enseignants dans les établissements en difficulté. Les Sages ont montré du doigt un « système (d’affectation) inadapté aux besoins des élèves et aux exigences des postes ». En 2011, 65% des nouvelles recrues du secondaire ont été affectés dans des établissements difficiles comme titulaires ou comme remplaçants, contre 33 % pour le reste des enseignants.
Autre dysfonctionnement, le « temps de service » des enseignants a aussi été évoqué. Les Sages regrettent que seules les heures de cours sont prises en compte, alors que les enseignants se voient assigner d’autres missions telles que les relations avec les parents, le travail en équipe, l’aide au travail personnel des élèves, la formation, conseil et orientation… « Le temps qui y est consacré par les enseignants n’est que très imparfaitement mesuré, et rémunéré que partiellement », note Le Figaro.
Après avoir égrené ses critiques, la Cour des comptes a par ailleurs plaidé pour sa propre refondation de l’école. Elle « propose que le métier, défini aujourd’hui par un nombre d’heures de cours à assurer chaque semaine, soit désormais pensé comme un nombre d’heures et des missions à effectuer sur l’année, et que la répartition de ces heures entre les cours et la réponse aux autres besoins du terrain soit décidée au sein des établissements », détaille Le Monde.
En outre, la Cour des comptes suggère également de donner plus de liberté aux chefs d’établissement, en leur laissant le soin de tracer eux-mêmes une feuille de route adaptée aux besoins des élèves, après avoir mené une évaluation au niveau local.