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Afin de contester la réforme de la Justice voulue par le gouvernement actuel, les principaux syndicats de magistrats, les greffiers et les avocats se sont mobilisés ce mercredi. À travers le territoire de l’Hexagone, une journée "justice morte" a été initiée.
Le monde judiciaire français entame ce mercredi 11 avril 2018 sa nouvelle journée "justice morte" en contestation du projet de réforme de la Justice. Le texte est en effet prévu être présenté la semaine prochaine en conseil des ministres. Parmi les mesures les plus décriées, il y a "la suppression de 307 tribunaux d’instance, chargés de la justice du quotidien comme le surendettement, les injonctions de payer ou encore les conflits liés à la consommation", comme rapporté par ’Europe 1’. Les détracteurs de la réforme voient même en cette revendication le symbole de toute la contestation. D’après eux, cette mesure éloignerait la justice des citoyens.
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La Chancellerie a pourtant promis qu’aucun tribunal ne fermera ses portes. Les justiciables auront toujours la possibilité de déposer leurs requêtes à proximité de chez eux. Toutefois, celle-ci ne sera pas nécessairement traitée sur place, car les chefs de juridiction pourront désormais certains types de contentieux très spécialisés dans certains tribunaux du département.
Les magistrats et autres avocats, principaux contestataires de la réforme de la Justice, redoutent surtout le manque de concertation. "Prenez conscience, nous vous en supplions. Dans trois mois, vous aurez des textes applicables et vous ne pourrez plus bouger. Nous avons une loi qui va modifier la société profondément. Ça concerne tout", insiste Me Julie Taxil, avocate à Marseille. Pour les avocats, une déshumanisation certaines procédures est à redouter en raison de la volonté de la réforme à rationaliser le système. "Aujourd’hui, on nous dit ce ne sera plus un juge qui décidera à qui on confie la garde des enfants. Ce sera un officier ministériel", déplore l’avocat Me Pierre-Ann Laugery, bâtonnier des Hauts-de-Seine.