Dans une interview accordée à CNN, Dominique Strauss-Kahn a déclaré qu’il n’a "pas de problème particulier avec les femmes". DSK se livre, deux ans après l’affaire du Sofitel de New York.
Dans une interview diffusée mercredi 10 juillet sur la chaîne de télévision américaine CNN, Dominique Strauss-Kahn s’est exprimé sur les affaires de mœurs qui ont ébranlé sa vie. A la question du journaliste qui lui demande s’il a un quelconque « problème avec les femmes », DSK a répondu par la négative à deux reprises. Non, non, « Je ne pense pas avoir de problème particulier avec les femmes », dit-il.
Le seul tort qu’il se fait c’est d’avoir agi comme Monsieur tout le monde. « Certainement j’ai un problème pour n’avoir pas compris que ce que l’on attend d’un homme politique de très haut niveau est différent de ce que peut faire M. Tout-le-Monde », explique l’ancien patron du Fonds Monétaire International.
« J’ai fait cette erreur de penser qu’on pouvait avoir vie publique et vie privée ensemble, sans lien entre elles » se justifie-t-il, ajoutant que « j’ai eu tort, parce que les gens n’attendent pas ce genre de comportement hétérodoxe de la part de quelqu’un qui a des responsabilités publiques ».
Devant la caméra, l’ancien présidentiable socialiste reconnait qu’il les a payées très cher ses erreurs. « Je ne voulais pas payer ce prix et finalement, je l’ai payé deux fois », confie celui qui a dû renoncer à se présenter en 2012, en raison de ses ennuis judiciaires.
Interrogé sur son ambition politique en France, DSK affirme que « désormais, les problèmes de la politique française sont derrière moi. Je travaille de par le monde avec les gouvernements, je suis content d’aider et j’aime cela ».
Revenant sur l’affaire du Sofitel de New York, où la femme de chambre Nafissatou Diallo l’accusait de l’avoir violée, Dominique Strauss-Kahn expose sa ligne de défense : « Quelque chose est arrivée qui relevait de la vie privée et je pense toujours que ce qui s’est passé dans cette chambre d’hôtel relève de la vie privée, à moins qu’un procureur vous dise que vous allez être inculpé pour avoir fait quelque chose et qu’il en ait les preuves ».
Relancé sur l’abandon de toutes les charges pesant sur sa personne, DSK réplique : « Mais quand le procureur vous dit OK, finalement, nous n’avons pas de quoi vous inculper, cela veut dire que c’est une affaire privée, et personne n’a rien à dire là-dessus ».
L’ancien responsable français continue de garder un souvenir amer de son arrestation aux Etats-Unis il y a deux ans passés. Décryptant l’une de ses images le montrant menotté, le visage abattu, et escorté par des policiers, il précise : « J’étais en colère, je ne comprenais pas ce qui se passait, je ne comprenais pas pourquoi j’étais là. Je comprenais juste qu’il se passait quelque chose que je ne comprenais pas ».
« C’est une chose terrible, vraiment. Le problème c’est que cela se passe à un moment où, dans la société américaine comme dans la société européenne, vous êtes présumé innocent jusqu’à ce que vous soyez reconnu coupable », commente encore Dominique Strauss-Kahn.
Questionné pour savoir s’il s’estimait être victime d’un complot ourdi contre lui, DSK a répondu qu’ « il y accorde quelque crédit mais n’en a pas la preuve ». « Il vaut mieux donc que je n’en dise rien ».