Jean-Francois Badias/AP/SIPA
Les investissements étrangers s’effondrent en Europe. Pourtant, la France reste le pays le plus attractif pour les entreprises internationales avec plus de 1 000 projets accueillis en 2024.
L’économie française continue d’attirer les entreprises étrangères. D’après le baromètre EY, 1 025 projets d’investissements internationaux ont vu le jour dans l’Hexagone en 2024. Ce chiffre place la France devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. Mais le nombre total de projets diminue de 14 % par rapport à 2023. Le ministère de l’Économie salue néanmoins une capacité de résistance dans un contexte mondial incertain. "Il s’agit du signe que l’attractivité du site France résiste, quelles que soient les circonstances qui ont pu être difficiles, notamment du fait des tensions internationales", a-t-il commenté sur le récit de BFMTV. Pourtant, la création d’emplois issue de ces projets fléchit nettement, avec une baisse de 27 % en un an. "Ce qui est indicatif de la prudence, des coûts et des délais relatifs aux implantations", souligne le baromètre.
Le coût élevé du travail pèse sur la rentabilité des installations en France. En moyenne, chaque projet y génère moins d’emplois que chez ses voisins européens. Autre faiblesse, la majorité des investissements concernent des extensions de sites existants. Très peu d’entreprises choisissent de créer de nouveaux établissements. Cette tendance restreint le potentiel de transformation industrielle. Le manque de foncier, de robotisation et d’agilité complique aussi l’implantation de projets dans les disciplines à forte valeur ajoutée. Des points positifs ont tout de même été cités. "En dépit de sa taille, somme toute limitée, la France a su saisir la balle au bond dans des secteurs d’avenir : IA, énergie décarbonée, logiciel, défense...", détaille le baromètre.
Au-delà de la situation française, le climat européen inquiète. Les investissements étrangers reculent pour la deuxième année consécutive. En 2024, ils atteignent leur niveau le plus bas depuis près d’une décennie. Dans le même temps, les États-Unis enregistrent une hausse marquée. Les entreprises préfèrent miser sur les incitations fiscales américaines et un environnement plus prévisible. Selon le rapport EY, l’Europe échoue à rassurer. Elle peine à répondre aux défis structurels comme le manque d’innovation, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et une faible compétitivité.
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