Sebastien Salom-Gomis/SIPA
En 2024, les actes anti-LGBT+ ont connu une progression de 5 % l’an passé, d’après les données communiquées par le ministère de l’Intérieur. Les crimes et délits ont, eux, enregistré une hausse de 7 %.
En 2024, 4 800 infractions à caractère anti-LGBT+ ont été recensées. Parmi elles, 3 100 sont des crimes ou délits, soit une hausse de 7 %. Les contraventions, elles, ont augmenté de 1 %, pour un total de 1 800 faits. En comparaison, la moyenne annuelle de 2016 à 2023 affichait une progression de 15 %.
L’augmentation relevée cette année s’avère moins forte que lors des années précédentes. Entre 2016 et 2023, les infractions contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres ont connu une hausse moyenne de 15 % par an. Flora Bolter, codirectrice de l’observatoire LGBTI+ de la fondation Jean Jaurès, a précisé à l’AFP que les crimes et délits évoluent plus vite que les contraventions, ce qui traduit des actes plus graves. Elle insiste : "On reste sur une réalité problématique."
Selon Julia Torlet, présidente de SOS Homophobie, l’ambiance générale se révèle particulièrement nocive. Elle estime que les prises de position hostiles aux personnes LGBT+ se multiplient dans la sphère politique, ce qui alimente les actes de haine et semble les légitimer. Elle ajoute que ces messages finissent par s’installer dans la société et encouragent les violences.
En 2024, plus de 70 % des victimes sont des hommes. Près de la moitié a moins de 30 ans. Les agresseurs sont majoritairement masculins (83 %), souvent jeunes également, selon les données du SSMSI.
Environ 9 % des infractions sont liées au numérique. Le cyberharcèlement touche particulièrement des personnalités visibles. En 2024, Thomas Jolly et Barbara Butch ont été ciblés. Certains auteurs de ces attaques ont été condamnés par la justice.
Malgré ces chiffres, seulement 4 % des victimes portent plainte. Les grandes agglomérations, dont Paris, concentrent 55 % des faits. Mathias Ott, de la Dilcrah, signale une montée globale des discours de haine. Il appelle à renforcer la lutte contre les préjugés anti-LGBT+.
Source : Huffingtonpost.fr