Sur Europe 1, Yamina, la mère de Léo, 12 ans, a raconté l’enfer vécu par son fils, victime de harcèlement dans son collège.
Depuis un an, Léo, un garçon de 12 ans, a été victime de harcèlement scolaire par un autre élève. Cette situation a duré jusqu’à dimanche 1er septembre. En effet, à trois jours de la rentrée, il a reçu un nouveau message de menace. Par précaution, sa mère, Yamina, a décidé de ne pas l’envoyer au collège Saint-Michel de la commune voisine de Solesmes. En revanche, elle a publié les menaces sur Facebook. Avec un sentiment de "ras-le-bol", Léo et sa maman ont apporté leurs témoignages sur Europe 1, jeudi 5 septembre.
Durant son interview, Yamina a confié le calvaire de son fils. Elle a révélé qu’il y a eu des menaces de mort et des insultes, comme ’fils de p***’. "Cet autre élève lui demande de l’argent", a-t-elle raconté. Le pire, c’est que cette situation a fait sombré le jeune ado dans la dépression. "On peut détruire quelqu’un par la parole", a confirmé cette mère.
En effet, "Léo s’est procuré des comprimés et a demandé à des camarades de classe combien il fallait de cachets pour mourir", a-t-elle confié, très attristée. Par la suite, l’adolescent a été hospitalisé. "Un déchirement", a raconté Yamina en précisant que Léo pleurait tout le temps. "Il me tendait ses bras et me demandait de ne pas l’abandonner et en tant que maman, cette image m’a fait très mal", a-t-elle continué. Un suivi psychologique a été par la suite mis en place.
Face à tous ces chaos, Yamina avait pris rendez-vous avec le chef d’établissement pour lui faire part de la situation que son fils a vécu. "La sanction qui a été prise a été de changer l’élève de classe. On menace un élève de mort et on m’annonce que l’élève changera simplement de classe. J’ai dit non, je n’en pouvais plus". Contacté par Europe 1, le collège Saint-Michel n’a pas donné suite aux sollicitations du média.
De son côté, Léo affirme être en accord avec la décision de sa mère. Il ne voulait pas prendre le risque de se trouver face à face à son harceleur. "Je ne savais vraiment pas si ça allait arriver", a-t-il raconté. "C’est pour ça que maman n’a pas pris le risque de me mettre au collège aujourd’hui [mercredi, NDLR]".
Sans ambages, l’adolescent met en cause le collège qui n’a rien fait. "Pas grand monde nous soutenait, à part mon meilleur ami et mes parents. On aurait dit que le collège s’en moquait, ils n’ont rien fait", a-t-il affirmé. Mercredi 4 septembre, Léo n’a pas pu faire son entrée en quatrième. Il espère maintenant se reconstruire en choisissant un autre établissement. "Que je trouve enfin des personnes sincères, avec qui je peux vraiment être ami et qui m’apprécient vraiment", a-t-il souhaité. Toutefois, il regrette qu’en quittant le collège, c’est un peu reconnaître que son harceleur a gagné.
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*Le prénom a été modifié