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À quelques jours de la reprise des cours, les écoles du Gosier resteront portes closes. Cette décision, prise dans un contexte politique tendu, plonge les familles dans l’inquiétude.
Michel Hotin, maire fraîchement élu du Gosier en Guadeloupe, a annoncé vendredi que toutes les écoles de la commune resteraient fermées à partir de lundi. Cette mesure exceptionnelle, prise par voie de communiqué, découle du refus du conseil municipal de lui accorder la délégation générale. Ce pouvoir lui aurait permis de gérer les affaires courantes de la collectivité. Sans cette autorisation, l’élu affirme ne pas pouvoir garantir les conditions d’accueil des élèves.
La nouvelle a circulé rapidement sur les réseaux sociaux et a provoqué la consternation des parents, rapporte Ouest France. Beaucoup ont découvert cette fermeture soudaine avec colère et incompréhension. Certains ont exprimé leur frustration en ligne. « C’est une blague ? », « Qu’est-ce qu’on peut faire ? », ont écrit certains parents sur les réseaux sociaux. Pour le maire, l’impossibilité de renouveler les prestations de nettoyage et de surveillance met en péril la sécurité des enfants. Selon lui, il ne peut signer aucun bon de commande ni engager de dépenses sans la délégation du conseil.
Christine Gangloff-Ziegler, rectrice de l’académie, a fait part de son étonnement. Elle assure ne pas avoir été consultée en amont, pas plus que la préfecture. Or, le temps scolaire relève de la compétence de l’État, et non de la municipalité. Elle rappelle que le maire ne peut, de son propre chef, fermer les écoles sans concertation. La rectrice souligne qu’un effort considérable avait été mené récemment pour maintenir la scolarité, malgré les difficultés posées par les sargasses. Elle déplore une situation qu’elle juge malvenue et néfaste pour les élèves.
Les parents d’élèves ne comptent pas rester passifs. Des représentants ont prévu une mobilisation dès lundi matin devant l’hôtel de ville pour demander une audience. Une lettre ouverte est en cours de rédaction. Ils dénoncent un manque total de dialogue et regrettent une méthode brutale qui pénalise en priorité les enfants. Pour certains, cette fermeture symbolise une dérive politique où les familles deviennent les victimes de querelles internes. L’absence d’échange avec les élus alimente la tension et accroît le sentiment d’abandon.
Le maire du Gosier a convoqué une nouvelle séance du conseil municipal pour mardi. Il espère convaincre les élus de revenir sur leur position et de lui accorder la délégation générale. Sans cela, l’ensemble des services municipaux resterait paralysé. Son cabinet met en garde contre une impasse administrative. Il explique que chaque dépense, chaque engagement, devrait faire l’objet d’un vote individuel, ce qui rendrait la gestion de la commune impossible. Certains redoutent que cette situation s’installe, comme cela a déjà été observé dans d’autres collectivités ultramarines.