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Chez les jeunes Guadeloupéens, le problème de surpoids reste une préoccupation majeure. Plus de 9% se retrouvent en situation d’obésité.
Face à cette réalité, l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le GIP-RASPEG ont décidé d’agir.
Une enquête menée en 2016 révèle une situation préoccupante : près d’un enfant sur cinq, âgé de 3 à 15 ans, présente un excès de poids. Parmi eux, 15 % sont en surpoids et 9 % souffrent d’obésité. Face à ce problème croissant, l’Agence régionale de Santé a chargé le Gip-Raspeg de déployer le DIP POP, un programme dédié à la prévention et à la prise en charge de l’obésité infantile en Guadeloupe. Il est destiné aux jeunes de la naissance jusqu’à 18 ans.
L’enjeu consiste à améliorer la coordination des parcours de soins et à renforcer les actions de prévention auprès des enfants concernés et de leurs familles. Le dispositif a été officiellement dévoilé ce lundi 16 juin.
Plus d’une centaine d’acteurs issus de différentes disciplines et d’institutions engagées dans la santé de l’enfant ont assisté au lancement officiel de ce nouveau dispositif.
« Mobiliser l’ensemble des acteurs dans la coordination en santé aussi bien dans le domaine du sanitaire, du médico-social mais pas que. De l’éducation nationale, du rectorat participe, l’ensemble des établissements oeuvrent et nous ont accompagnés dans la formalisation de ce projet. Nous devons intervenir sur le surpoids et l’obésité de l’enfant, prévenir et réagir, c’est notre crédo aujourd’hui. C’est permettre à l’enfant de grandir sans modification de poids et sans grossir », a détaillé Myriam Chollet, directrice générale du Gip-Raspeg.
Selon les explications du docteur Émilie Selbonne, pédiatre et coordinatrice du dispositif. Il s’agit d’un accompagnement global, centré sur l’enfant et sa famille, avec une évaluation approfondie visant à identifier les freins. Il vise à l’amélioration de la santé, qu’ils soient d’ordre alimentaire, physique ou psychologique. « C’est un vrai parcours coordonné qui va permettre aux patients de ne pas se sentir perdus dans leur prise en charge. », décrit-elle.
L’accompagnement s’étend également à la prévention en amont, dès la grossesse. « On intervient aussi dans la prévention puisque l’on s’occupe des femmes enceintes et on sait très bien que le diabète pendant la grossesse et la prise de poids sont des facteurs de risques, d’obésité ou de surpoids chez l’enfant à naître plus tard. », précise Gülen Ayhan-Kancel, médecin responsable du dispositif régional en périnatalité.
Une dynamique collective saluée par les professionnels de terrain, à l’image de Melinda Pincemail, diététicienne : « On est parfois un peu isolés avec nos patients et ce dispositif permet d’avoir tout un panel de professionnels autour de nous et de proposer aux familles un panel de professionnels. Ils vont pouvoir avoir un suivi, des conseils et des orientations et se résoudre à leur permettre de savoir comment gérer leurs familles plus sainement, de leur donner des armes pour qu’ils ne développent pas de maladies ».
Prévue sur deux ans, la prise en charge comprend un volet thérapeutique personnalisé. Financé à hauteur de 300 000 euros par l’Agence régionale de Santé, le dispositif sera évalué chaque année, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, avec pour ambition de s’inscrire dans la durée.
Source : La1èrefranceinfo