Le projet de loi ouvrant le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels doit être présenté aujourd’hui en Conseil des ministres, alors que ce texte rencontre une virulente opposition de la droite et des églises.
Le projet de loi sur le mariage homosexuel doit franchir l’étape du Conseil des ministres ce mercredi 7 novembre, dans un contexte de vive hostilité de la part de la droite et de l’église catholique.
Le texte pose le principe selon lequel "le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe". Ce qui donne aux couples homos le droit de se marier et d’adopter ensemble un enfant.
Cependant, le gouvernement a décidé de remettre à plus tard l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, pour la plus grande déception des associations homosexuelles. Mais le Parti socialiste a d’emblée promis un amendement sur la PMA.
Les ministres doivent se pencher sur le projet de loi, avant de le soumettre au Parlement pour un débat décalé de décembre à janvier.
A l’approche du Conseil des ministres, l’église catholique a laissé entendre ce weekend son désaccord vis-à-vis du futur texte. Lors de l’assemblée des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois a haussé le ton en qualifiant le projet de "supercherie". Selon lui, la famille doit "se construire en référence" à un père et une mère.
Du côté de la communauté juive, le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim a lui aussi exprimé son opposition par rapport au mariage gay.
En revanche, le projet n’a suscité aucune attitude de défiance ni de récrimination de la part de la franc-maçonnerie. Le Grand Orient de France, la première obédience franc-maçonne du pays, ne s’est pas empêché de taxer les positions de l’Eglise catholique d’"arriérées voire obscurantistes".
Pour sa part, le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est montré prudent. D’après lui, "les règles religieuses ne peuvent être opposées au projet de loi du gouvernement même si l’union de personnes de même sexe est ‘non conforme’ à l’islam".
Sur le terrain politique, la droite s’est élevée vigoureusement contre le mariage gay. Mardi, la ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti a accusé l’UMP de "chercher à créer des fantasmes" autour du projet du gouvernement.
Les associations de défense des homosexuels ont de leur côté appelé l’opinion et les parlementaires à ne pas céder aux "pressions" religieuses.
L’association Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) prévoit une manifestation ce mercredi soir près de l’Assemblée nationale.
Selon un sondage BVA publié samedi, les Français restent en majorité favorables, malgré un léger recul, soit 58% contre 63% en 2011 pour le mariage et 50% contre 56% pour l’adoption.
Source : Le Nouvel Observateur