Les obsèques Aurélie Fouquet, la jeune policière municipale tuée la semaine dernière par des malfaiteurs lors d’une fusillade dans le Val-de-Marne seront célébrées ce mercredi à Villiers-sur-Marne en présence de Nicolas Sarkozy et des policier municipaux.
VILLIERS-SUR-MARNE (Val-de-Marne) (AFP) - Un hommage national est rendu mercredi à la policière municipale tuée le 20 mai par un commando dans le Val-de-Marne et dont les obsèques sont célébrées à Villiers-sur-Marne en présence du chef de l’Etat et de milliers de policiers en colère.
Nicolas Sarkozy devrait prononcer un éloge funèbre et rencontrer la famille d’Aurélie Fouquet, morte à 26 ans et qui laisse un bébé de 14 mois.
Ebranlés par ce drame qui a ravivé leur malaise, des milliers de policiers municipaux venus de toute la France sont attendus pour une cérémonie suivie par une marche silencieuse jusqu’aux lieux de la fusillade, à la sortie de l’autoroute A4 à Villiers-sur-Marne.
Au début des obsèques, à 15H30 précises, l’ensemble des commissariats et gendarmeries de France se joindront à l’hommage en observant une minute de silence en mémoire de la victime.
Le 20 mai, Aurélie Fouquet avait été atteinte de trois balles à la sortie de l’A4 alors qu’elle pensait intervenir sur un banal accident de la route. Elle venait en fait de croiser la route d’un commando de quatre à cinq hommes armés de fusils d’assaut et lancés dans une sanglante course-poursuite sur l’autoroute avec des policiers.
C’est la première fois qu’une policière municipale est tuée en mission.
Son coéquipier avait été légèrement blessé à l’épaule par les malfaiteurs qui avaient criblé de plus de 40 balles le véhicule de la police municipale. Au total, cinq autres personnes avaient été blessées lors de la fusillade, dont une automobiliste de 59 ans grièvement touchée aux poumons.
Avant l’hommage national de mercredi, la policière a été nommée samedi chevalier de la Légion d’honneur et citée ce mercredi à l’ordre de la Nation par le Premier ministre. François Fillon a évoqué une mort survenue dans "l’accomplissement de son devoir".
Mardi, les députés ont observé une minute de silence à la mémoire de la jeune femme.
Mais ces hommages de la République n’ont pas suffi à apaiser la colère des 18.000 policiers municipaux placés sous l’autorité des maires et qui en ont assez d’être "la dernière roue du carrosse", selon l’expression d’un syndicaliste.
Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, qui s’était rendu à Villiers le jour de la fusillade, doit recevoir jeudi place Beauvau les syndicats de policiers municipaux qui réclament notamment des avancées sociales et une clarification de leur mission. La proposition de M. Hortefeux d’équiper les policiers municipaux de pistolets à impulsion électrique Taser a d’ores et déjà été fraîchement accueillie. D’autant que ceux de Villiers sont déjà équipés d’armes à feu.
Du côté de l’enquête, un homme de 42 ans, Malek Khider, a avoué appartenir au commando à l’origine de la fusillade et a été mis en examen lundi notamment pour "assassinat". Déjà condamné pour vol à main armée, séquestration et violences entre 1988 et 1998, il a cependant nié avoir lui-même ouvert le feu.
Deux autres personnes ont pu être identifiées grâce à des empreintes digitales, des traces d’ADN et des images de vidéosurveillance.
Selon la police, ce commando lourdement armé et issu du grand banditisme préparait sans doute un braquage de grande ampleur, comme une attaque de fourgon ou de banque.
