Illustration Lionel Urman/SIPA
Un rapport des services de renseignements sur l’implantation structurée des Frères musulmans en France a été remis au gouvernement. Le document souligne leur influence croissante au sein des institutions.
Un rapport choc des services de renseignement, remis ce mardi au gouvernement, alerte sur la progression de l’influence des Frères musulmans en France.
Révélé par Le Figaro, ce document a dévoilé la volonté du mouvement d’imposer progressivement la charia à travers la société française. Fondée en 1928 au Caire par Hassan el-Banna, l’organisation défend une vision intégrale de l’islam, considérée comme englobant tous les aspects de la vie quotidienne. Elle cherche à recruter activement, selon le rapport, dans le but d’implanter à terme un Etat islamique fondé sur la loi religieuse, selon CNews.
Les auteurs du rapport ont estimé que la France compte 139 lieux de culte affiliés aux musulmans du pays, auxquels s’ajoutent 68 mosquées jugées proches du mouvement.
Ensemble, ces structures représenteraient environ 7 % des 2 800 lieux de culte musulmans présents dans le pays, et 10 % des ouvertures enregistrées entre 2010 et 2020. Chaque semaine, ces établissements accueilleraient quelque 91 000 fidèles lors de la prière du vendredi.
Par ailleurs, bien que l’organisation n’en reconnaisse officiellement que 53, les services de renseignement ont identifié 280 associations en lien direct ou indirect avec les Frères musulmans. Ces structures interviennent dans divers champs de la vie sociale et religieuse.
Outre les lieux de culte, ce document a également mentionné l’investissement important des Frères musulmans dans le secteur de l’enseignement privé. Au total, 21 établissements scolaires ont été identifiés, dont 18 seraient directement liés à la mouvance et trois réputés proches. Environ 4 200 élèves y sont actuellement scolarisés.
Le rapport affirme que l’éducation constitue une priorité stratégique pour la branche française du mouvement. En s’implantant dans ce secteur, les Frères musulmans cherchent à transmettre leurs valeurs dès le plus jeune âge et à ancrer leur influence sur le long terme au sein de la communauté musulmane.
Seuls cinq établissements musulmans bénéficient d’un contrat d’association avec l’Etat, dont trois liés à la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman (Fnem). Le lycée Averroès de Lille est cité pour avoir bénéficié de financements jugés illicites, via des dons de mosquées locales et du centre islamique de Villeneuve-d’Ascq, lui-même soutenu par le Qatar, l’Egypte et le Koweït.
Le document pointe également des défaillances dans les contenus pédagogiques utilisés. Certains ouvrages proviendraient d’imams proches de la mouvance frériste, notamment Hassan Iquioussen, fiché S et expulsé vers le Maroc en raison de ses positions radicales.
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