Après l’intrusion des militants de Greenpeace dans deux centrales nucléaires début décembre, le premier ministre François Fillon a annoncé hier le lancement d’un audit sur la sécurité des sites nucléaires en France, relate Le Monde.
Le premier ministre a annoncé ce lundi qu’un audit sur la sécurité des sites nucléaires sera engagé en métropole. Cette décision de l’Etat fait suite aux récentes intrusions d’une dizaine de militants écologistes dans des centrales nucléaires françaises le 5 décembre dernier. La ministre de l’Ecologie ainsi que celui de l’Intérieur et de l’Industrie devront, à cet effet, communiquer au premier ministre d’ici fin janvier, les premières conclusions, et le rapport définitif pour le 30 juin 2012.
Toutes les installations nucléaires, ayant fait l’objet d’une évaluation complémentaire de sûreté en 2011, seront concernées par cet audit. "L’adéquation des dispositions de protection physique aux scénarios de menaces", stipulée dans la directive nationale de sécurité devra être ainsi examinée par les services d’inspection en charge de l’audit. En cas de nécessité, l’Etat peut étudier d’éventuelles modifications à cette directive.
"Les militants de Greenpeace ont fait la preuve que l’audit des installations nucléaires françaises était complètement insuffisant, et c’est bien ce que reconnaît ce soir le premier ministre », a déclaré l’association en marge de cette décision gouvernementale. Les responsables au sein de Greenpeace de conclure "en élargissant le périmètre de l’audit à tous les risques non naturels, le gouvernement va être obligé d’admettre qu’il est impossible de sécuriser totalement une installation nucléaire".
Le 5 décembre dernier, neuf militants de Greenpeace sont montés sur le dôme de l’un des réacteurs de la centrale de Nogent-sur-Seine, dans le département de l’Aube. Le même jour, deux autres activistes s’étaient camouflés pendant 14 heures dans la centrale de Cruas. Toutes ces actions ont eu pour objectif de montrer à l’Etat que "le nucléaire sûr n’existe pas".
Rappelons que la France dispose de 58 réacteurs nucléaires en activité. Deux centrales sont en cours de démantèlement tandis que 12 réacteurs nucléaires ont déjà été arrêtés. En 2010, la France était au 1er rang mondial en matière de production avec 74 % d’électricité produite par des centrales nucléaires.