Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, a indiqué que les professeurs des filières professionnelles qui vont être supprimées pourraient devenir enseignants de collège ou d’école primaire.
Le vendredi 5 mai, en raison de la réforme des lycées professionnels, Pap Ndiaye a annoncé que 80 filières allaient être supprimées dès septembre 2023. Les professeurs dont les spécialités seront fermées sont encouragés par le ministre à s’intéresser aux métiers de professeur en collège ou à l’école.
"On enseigne pas de la même manière en maternelle et en lycée professionnel", a expliqué Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du syndicat Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), à BFMTV.com. "On ne demande pas à un maçon de faire une charpente ou à un attaquant de foot de devenir défenseur", regrette pour sa part Sigrid Girardin, co-secrétaire générale du SNUEP-FSU (syndicat de l’enseignement professionnel).
Pour les principaux syndicats, cette déclaration est "une méconnaissance des métiers de l’Éducation nationale". "On a tous des spécialités, on a passé un concours précis dans le domaine où on a été salarié", a souligné Sigrid Girardin, également professeure de vente.
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Guislaine David, de son côté, estime que les propos du ministre sont une marque de mépris pour les enseignants de lycées professionnels concernés mais aussi pour les professeurs des écoles. "C’est une déconsidération du métier, on considère donc qu’on est juste là pour occuper les élèves", a-t-elle dit.
Pap Ndiaye s’était justifié sur France Info en expliquant viser "d’abord l’intérêt des élèves". Pour les syndicats, c’est un non-sens. "Les élèves ont besoin de gens formés et qui souhaitent faire ce métier, là ils ne vont pas y aller de gaité de cœur, ça ne sera pas favorable aux élèves", a déploré Guislaine David.
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