Le parquet de Paris a ordonné l’ouverture d’une enquête après la manifestation islamiste devant l’ambassade des Etats-Unis, visant à protester contre le film sur Mahomet.
Au total 152 interpellations ont été réalisées après la
manifestation salafiste qui s’est déroulée dimanche devant l’ambassade américaine à Paris. Dans le même temps, le parquet a demandé une enquête pour "
une manifestation non autorisée sur la voie publique" afin d’identifier notamment les organisateurs.
Après avoir reçu l’appel à manifester via des SMS ou messages sur les réseaux sociaux, une foule de 200 à 250 personnes se sont rassemblées devant le bureau de l’ambassade des Etats-Unis. La manifestation n’a été que de courte durée, car la police est vite intervenue.
Le Gouvernement a rapidement adopté un ton de fermeté après ce rassemblement, organisé dans le sillage du mouvement anti-américain dans le monde musulman suite à la diffusion du film sur Mahomet, "Innocence of muslims" ou "L’innocence des musulmans".
Le premier ministre a prévenu que "le gouvernement a l’intention de faire preuve de fermeté". "La manifestation était interdite et les policiers ont fait leur travail", affirme Jean-Marc Ayrault, répliquant au passage aux critiques de François Fillon, qui avait demandé "des explications sur le fait que le préfet de police de Paris ait toléré la manifestation".
Le ministre de l’Intérieur s’est également montré ferme après cette poussée fondamentaliste. "Cette manifestation est inacceptable", déclare Manuel Valls, qui met en garde contre ceux qui "caricaturent l’islam tel qu’il est pratiqué dans notre pays".
"Ces quelques personnes, qu’il ne faut pas confondre avec l’immense majorité de nos concitoyens, caricaturent l’islam tel qu’il est pratiqué dans notre pays." "C’est tout à fait intolérable. J’ai donné des instructions pour que cela ne se reproduise pas", affirme le ministre.
Selon Manuel Valls, "il n’y avait pas que des jeunes" parmi les manifestants qui ont répondu présent place de la Concorde, mais il y avait aussi "des petits groupes agissant que nous connaissons dans nos quartiers, qui prônent un islamisme radical".
Le ministre n’a pas manqué de faire un lien avec les exactions commises par Mohamed Merah. "N’oublions pas au mois de mars ce qui s’est passé à Toulouse", dit-il. "A travers internet, à travers des déplacements dans des pays comme l’Afghanistan ou le Pakistan, il y a des jeunes dans nos propres quartiers qui peuvent être touchés par cette idéologie de la haine", estime le ministre.
"La menace est là", insiste Manuel Valls. Et lui de rappeler qu’il ne tolérerait pas les "prières de rue" et la présence de "femmes voilées entièrement" dans les espaces publics.
"Je ne permettrai pas que des femmes voilées entièrement, que des prières de rue, que des slogans hostiles à des pays alliés, à nos valeurs, puissent se faire entendre dans nos rues. Je serai extrêmement ferme", prévient-il. Et d’ajouter : "Ces manifestations, elles sont interdites. Toute hostilité, tout appel à la haine doit être combattu avec la plus grande fermeté".
Le ministre de l’Intérieur tente d’analyser l’origine de la colère anti-américaine qui embrase les pays musulmans. "Notre société a besoin d’apaisement. Regardons ce qui se passe dans le monde. A partir de ce film insignifiant, insupportable, caricatural, vulgaire, on en vient à tuer des gens, assassiner l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye qui avait fait beaucoup pour la libération de ce pays", commente-t-il.
"Nous ne pouvons tolérer (...) que dans notre société même il y en ait qui profitent de ce type d’événements pour s’en prendre à la concorde nationale, au vivre-ensemble de nos sociétés", conclut le ministre, qui se dit prêt à "utiliser toutes les armes que la loi nous donne pour combattre ce discours de haine".
Sources : Europe 1, TF1