MOURAD ALLILI/SIPA
Début 2024, la presse a révélé l’usage de procédés interdits sur des eaux minérales. Selon la commission d’enquête sénatoriale, l’État aurait sciemment dissimulé ces pratiques.
Un rapport sénatorial rendu public ce lundi 19 mai dénonce une stratégie volontaire de dissimulation menée par l’État concernant des traitements interdits sur l’eau minérale, rapportent les médias nationaux comme France 24 et Le Figaro. Dès octobre 2021, lors d’une réunion interministérielle, ces pratiques étaient connues. Nestlé Waters a reconnu l’usage de procédés non autorisés sur ses marques Perrier, Hépar et Contrex. En 2023, les autorités ont approuvé un plan de transformation intégrant une microfiltration controversée, bien que contraire au droit européen. Le rapport critique l’absence de poursuites judiciaires, dénonce l’influence de Nestlé sur les décisions publiques et évoque l’implication de l’Élysée. Des documents prouvent que l’exécutif était informé depuis au moins 2022.
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Le rapport souligne que Nestlé a maintenu la vente de ses produits sous le label ’eau minérale naturelle’, malgré l’usage de procédés interdits. Aucun contrôle généralisé n’a été mené sur l’ensemble des sites d’embouteillage. Parmi ses 28 propositions, la commission recommande un meilleur encadrement des prélèvements, un suivi plus rigoureux de la qualité des nappes et une information renforcée des consommateurs. Perrier attend toujours l’autorisation de poursuivre son activité, bien que des experts aient émis un avis négatif. Le groupe affirme disposer d’alternatives. Le marché français de l’eau conditionnée génère trois milliards d’euros, avec 104 sites et 11 000 emplois.
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