Tristan Reynaud/SIPA
Face à la pénurie croissante de médecins dans de nombreux territoires, une proposition de loi transpartisane relance le débat.
Plusieurs élus locaux de tous bords ont apporté un vif soutien au texte porté par Guillaume Garrot qui vise à réguler l’installation des praticiens dans les zones déjà bien pourvues.
Le dimanche 4 mai, plus de 1.500 administrateurs locaux se sont rassemblés un communiqué commun publié dans La Tribune Dimanche. Leur objectif est clair : interpeller les députés pour qu’ils votent la proposition de loi du député Guillaume Garot (PS, Mayenne). Elle prévoit une régulation de l’installation des médecins dans les zones surdotées. Dans ces territoires, un nouveau médecin ne pourrait s’installer qu’en cas de départ à la retraite d’un confrère. Cette mesure est déjà appliquée à d’autres professions de santé, elle pourrait rééquilibrer l’accès aux soins. Malgré l’opposition d’une partie de la profession médicale, le texte bénéficie d’un large appui parlementaire, allant des Républicains à La France insoumise, en passant par le centre.
Malgré les critiques d’une partie des médecins libéraux, les signataires défendent une approche globale. Ils estiment que la régulation est un levier. Leur plaidoyer appelle également à renforcer les dispositifs incitatifs, améliorer les conditions de l’internat, développer les stages en médecine de ville, et accompagner les collectivités locales.
Pour eux, il est urgent d’agir, car 87 % du territoire français est en situation de désert médical. Plus de 8 millions de personnes vivent dans des zones sous-dotées en soins.
Mardi dernier, des manifestations ont eu lieu en France contre cette proposition de loi. Cependant, les élus locaux signataires de la tribune insistent sur la nécessité de son adoption.
Alors que la loi Garot continue son parcours parlementaire, le gouvernement tente de contrer cette initiative avec son propre plan. Cette nouvelle proposition implique la possibilité pour les médecins de réaliser jusqu’à deux jours de consultation par mois dans les zones en tension. Cette initiative a reçu un accueil plus favorable de la part des médecins libéraux. Ce projet est jugé insuffisant par les élus locaux .La mobilisation des élus démontre une chose : la promesse d’un égal accès aux soins reste une priorité républicaine.