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Une étude récente de l’Observatoire de la démocratie de proximité AMF-Cevipof/SciencesPo analyse les raisons de ces départs.
Entre juillet 2020 et mars 2025, 2 189 maires ont quitté leur poste, soit environ 6 % des élus municipaux. Ce nombre est quatre fois plus élevé que durant la période 2008-2014. La grande majorité des départs (71 %) sont volontaires, souvent concentrés autour du milieu de mandat. En 2023, un pic de 613 démissions a été observé.
Trois grandes causes se dégagent. D’abord, les tensions internes dans les conseils municipaux sont à l’origine de près d’un tiers des départs. Des "différends, disputes, conflits ou autres désaccords" au sein des équipes municipales fragilisent l’exercice du mandat. Ensuite, 13,7 % des démissions s’expliquent par des passations prévues à l’avance, souvent motivées par l’âge.
Enfin, les difficultés de santé, physiques ou mentales, concernent environ 18 % des cas. Plusieurs élus locaux cités dans l’enquête, comme ceux de Jouy-en-Josas (Yvelines), Périgueux (Dordogne) ou Beuveille (Meurthe-et-Moselle), ont fait part de situations d’épuisement professionnel.
Contrairement à certaines idées reçues, les agressions ou menaces n’apparaissent pas comme une cause majeure de départ. L’étude ne recense qu’une quarantaine de cas liés à des violences. Aucun lien direct entre actes violents et démissions n’a pu être établi.
Selon les données relayées par le site Franceinfo.fr, les maires démissionnaires sont en majorité des jeunes retraités (65 à 74 ans) ou des personnes de plus de 75 ans. Parmi eux, 53 % avaient été élus pour la première fois en 2020. Ce chiffre révèle une forme de désillusion chez ceux qui découvraient la fonction. Les communes de 1 000 à 3 500 habitants, mais aussi celles de plus de 10 000, sont les plus touchées.
Un nombre record de démissions est signalé dans plusieurs territoires, notamment en Île-de-France, dans l’Isère, le Pas-de-Calais, le Nord, la Saône-et-Loire et la Haute-Garonne.