Depuis hier soir, des militants antinucléaires se sont rassemblés dans le département de la Manche pour protester contre le départ d’un convoi radioactif vers l’Allemagne. Les forces de l’ordre ont été mobilisées pour sécuriser les lieux.
Le train composé de onze wagons chargés de déchets nucléaires allemands retraités doit quitter Valognes (Manche) ce mercredi après-midi pour Gorleben en Allemagne. Contrairement à l’année dernière, les écologistes n’ont pas appelé à bloquer le convoi. Cependant, un collectif local entend empêcher le train de partir.
A l’appel de Greenpeace, Sortir du nucléaire et Europe Ecologie les Verts (EELV), des centaines de militants antinucléaires se sont retrouvés à Valognes, où est stationné un convoi transportant un chargement hautement radioactif. Il s’agit des déchets nucléaires allemands qui venaient d’être retraités à Beaumont-Hague (Manche). La cargaison représente la quasi-totalité de la radioactivité des combustibles irradiés qui ont servi à assurer la consommation électrique de 25 millions d’Allemands pendant un an.
Alors qu’aucune consigne n’a été donnée, un collectif dénommé "Valognes Stop Castor", un surnom donné aux conteneurs de stockage des déchets nucléaires, tiré de l’anglais - Cask for Storage and Transportation of Radioactive Material - a affiché son intention de bloquer le départ du convoi. "Il faut arrêter de croire qu’un arrêt du nucléaire sortira des élections. On l’a vu la semaine dernière, EELV s’est complètement étalé devant le PS et le lobby nucléaire. Il faut nuire aux intérêts du lobby nucléaire", affirme un membre de l’association antinucléaire.
Pour veiller au bon déroulement du départ du convoi radioactif, la préfecture a décidé de mobiliser sur place d’importants dispositifs de sécurité et les forces de l’ordre ont été chargées d’interdire toute manifestation à Valognes ainsi qu’à 500 mètres de part et d’autre de la voie ferrée.
Areva a assuré que les combustibles irradiés à bord du train sont vitrifiés et seront transportés dans une "forteresse roulante" et dans des emballages métalliques de 40 centimètres d’épaisseur.
A la même période l’année dernière, un convoi similaire a été bloqué pendant quelques heures à Caen par des militants antinucléaires. Un incident qui s’est soldé par trois blessés lors d’une altercation avec les forces de l’ordre.