Hier, l’agence de notation américaine Standard & Poor’s a placé la note de 15 pays de la zone euro sous surveillance avec perspective négative, en raison de la conjoncture économique faisant état d’une menace de la crise de la dette. Parmi les pays concernés figurent l’Allemagne et la France, deux pays qui ont conclu hier même un accord pour le renforcement de la gouvernance de la zone euro.
Standard & Poor’s accentue ses pressions avec le placement sous surveillance avec perspective négative de 15 pays membres sur les 17 qui forment la zone euro. Cette mise sous surveillance avec perspective négative signifie que l’agence de notation envisage de revoir les notes attribuées aux pays concernés et qu’elle pourrait décider de les dégrader dans les trois mois à venir. Dans cette perspective, S&P a annoncé qu’elle prévoit de boucler la révision des notes le plus tôt possible, dans la foulée du sommet européen de vendredi.
Il est fort à craindre que la note française soit dégradée. A en croire l’agence américaine, la France est le seul des six pays notés "triple A" à risquer de voir sa note baissée de deux crans. Tandis que l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, le Luxembourg et les Pays-Bas pourraient subir une dégradation d’un cran maximum.
Malgré cette menace, le gouvernement français se veut rassurant en indiquant que "tout était fait pour protéger les économies des Français". L’accord trouvé lundi entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy y est sans doute pour beaucoup.
Le ministre de l’Economie, François Baroin, a assuré que "tout était fait pour protéger les économies des Français"."Tout est fait pour permettre aux banques de maintenir l’irrigation à l’activité économique. Elles le continueront. Il n’y aura pas besoin de participation publique à l’augmentation du capital des banques", explique-t-il sur France 3.
Pour sa part, la ministre du Budget, Valérie Pécresse, a évoqué lundi soir "l’urgence" d’apporter une "réponse européenne crédible et d’ensemble" pour faire face à la menace de dégradation des notes accordées par Standard and Poor’s. "On peut voir cet avertissement comme un encouragement à apporter une réponse très forte et à afficher une unité européenne sans faille", déclare-t-elle. La ministre a appelé à une "union monétaire et budgétaire complète", estimant que "la mise sous surveillance des six économies triple A de la zone euro montrent que leurs destins sont étroitement liés".
A l’issue de leur rencontre hier à Paris, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont conclu un accord présenté comme "complet" en vue du renforcement de la gouvernance de zone euro. La première mesure annoncée par les deux dirigeants concerne la rédaction d’un nouveau traité dès le mois de mars.
Pour justifier ses menaces de révision des notes, Standard & Poor’s évoque plusieurs motifs notamment " le durcissement des conditions de crédit, les primes de risque plus élevées demandées pour des obligations souveraines, la persistance des désaccords entre dirigeants européens sur les moyens de sortir de la crise, le niveau élevé d’endettement dans une bonne partie de la zone euro et un risque accru de récession dans la zone euro ".
La note Triple AAA est considérée comme la meilleure note censée rassurer les investisseurs sur les marchés de la dette.