Le pic épidémique du coronavirus est prévu "mi-juillet - fin juillet" en Guyane. Les centres hospitaliers sont saturés et les personnels sont mal en point.
Les personnels de santé souffrent de sous-effectif chronique en Guyane. Ils se plaignent d’une espèce de charge mentale qui pèse sur eux depuis mars, a confié Rémi, médecin urgentiste au centre hospitalier de Cayenne (CHC). Les acteurs de terrain sont conscients que la lutte contre le coronavirus va encore durer. Dans ce territoire, seuls trois hôpitaux pour 300 000 habitants peuvent accueillir les patients. Le pic épidémique de Covid-19 est prévu "mi-juillet - fin juillet", a déclaré la ministre des Outre-mer Annick Girardin. En l’espace de quinze jours, le CHC – hôpital de référence du territoire a enregistré un bond du nombre de patients atteints du coronavirus passant de 59 à 12. Le nombre de malades admis en réanimation est passé de 11 à 20.
Le bilan des décès en Guyane a été multiplié par 5 (3 à 15) sur les 4 004 cas, dont 1 508 guéris. Après le lancement du plan national d’appel aux volontaires, huit "evasan" vers la Martinique et la Guadeloupe ont permis de décharger les soignants. "Ils nous proposent de venir en heures supplementaires, ils bouchent les trous comme ça, mais moi je ne cherche pas à faire du pognon, je préfère me reposer", a déclaré un infirmier en première ligne cité par 20 Minutes. Par ailleurs, un hôpital de campagne de la sécurité civile a été implanté au CHC. L’établissement comprend une dizaine de lits pour des patients non Covid.
Face à la pénurie de bras, des dizaines de membres de la Réserve sanitaire renforcent les équipes depuis quelques semaines. L’unité des maladies infectieuses et tropicales du CHC bénéficie du soutien de deux à quatre médecins de l’hexagone, a affirmé Mathilde, l’un des sept médecins du service. Les renforts arrivent, "mais il va en falloir beaucoup", a ajouté le cadre de santé.
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