Les étals de fruits et légumes frais, hantés par la bactérie Escherichia coli, sont boudés par les consommateurs. L’inquiétude s’installe dans plusieurs pays du nord de l’Europe. Les producteurs espagnols évoquent des pertes qui pourraient s’élever à plusieurs millions d’euros. De son côté, l’Allemagne reconnaît désormais ne pas disposer de preuves que des légumes espagnols sont à l’origine de l’épidémie de diarrhées mortelles mais plusieurs pays de l’Union Européenne interdisent leur importation. A la Réunion, les autorités sanitaires ont mis en place une cellule de veille pour éviter tout danger mais les concombres consommés proviennent essentiellement de producteurs locaux, donc le risque reste minime.
En Allemagne, la bactérie E.coli fait des ravages. Le bilan atteint désormais 14 morts. Les autorités sanitaires ont ordonné le retrait des lots suspects de légumes. Le gouvernement a formellement déconseillé à la population de consommer des concombres, tomates et ou laitues. Il faut préciser que la transmission de l’Eceh (E.coli entérohémorragique) se fait essentiellement par ingestion d'aliments crus contaminés.
Cette bactérie tueuse s’est répandue dans plusieurs pays d’Europe, notamment en France, en Grande-Bretagne, au Danemark, en Autriche, aux Pays-Bas et en Suède. Il s'agit de l'une des plus importantes épidémies de STEC/SHU jamais enregistrées à travers le monde, selon le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (CEPCM).
Pour le moment, la souche de la bactérie trouvée dans des concombres importés d'Espagne, reste inconnue. Des analyses sont en cours pour déterminer si les légumes ont été contaminés sur le lieu de production, pendant le transport ou en Allemagne. Les résultats devraient être communiqués dans le courant de la semaine.
En France, trois cas suspects ont été signalés. Cependant, les autorités assurent que la situation est sous surveillance. Les médecins sont tenus de signaler toutes manifestations cliniques inhabituelles comme la diarrhée hémorragique ou le SHU (syndrome hémolytique et urémique).
Intervenu sur France 2 ce mardi 31 mai, le ministre français de la Santé Xavier Bertrand a demandé aux autorités allemandes et espagnoles plus de "transparence"."Nous avons besoin d'une information d'une transparence totale de la part des autorités allemandes, mais aussi de la part des autorités espagnoles", a-t-il dit.
En outre, les producteurs espagnols sont les premiers à en faire les frais de l’E.coli. Ils appréhendent un manque à gagner de plusieurs millions d’euros pour leur récolte 2011.