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Alors que le chômage a fortement diminué en France entre 2015 et 2022, la pauvreté n’a pas reculé. Bien au contraire, plusieurs indicateurs révèlent une dégradation des conditions de vie pour une partie croissante de la population.
Entre 2015 et 2022, le taux de chômage est passé de 10,3 % à 7,3 % en France. Malgré cette amélioration sur le marché de l’emploi, la pauvreté monétaire a légèrement progressé, atteignant 14,4 % contre 14,2 % au départ. Ce taux désigne la proportion de personnes vivant avec moins de 60 % du revenu médian. Cette hausse modeste masque une réalité plus complexe, où le travail ne protège plus systématiquement de la précarité, rapporte BFMTV.
Sur la même période, la privation matérielle et sociale a concerné davantage de Français, passant de 12,1 % à 13,1 %. Ce critère inclut l’incapacité à couvrir des besoins de base comme se chauffer, partir en vacances ou disposer d’une voiture. Le sentiment de pauvreté a aussi nettement grimpé. En 2022, près d’un Français sur cinq se considérait comme pauvre, un bond significatif depuis 2015, où ce chiffre atteignait 12,4 %.
Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté (CNLE) évoque trois facteurs principaux pour expliquer ce décalage. D’abord, une partie des nouveaux emplois créés n’a pas permis de sortir de la pauvreté. Ensuite, la situation des retraités et personnes invalides s’est détériorée. Enfin, les revenus des ménages modestes ont évolué plus lentement que le seuil de pauvreté. La présidente du comité scientifique, Muriel Pucci, souligne aussi le rôle de la dématérialisation de l’accès aux droits, qui renforce l’exclusion.
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