La préfecture du Pas-de-Calais a interdit la distribution de repas aux migrants jusqu’à fin septembre. Une décision dénoncée par des associations.
Jeudi 10 septembre, la préfecture du Pas-de-Calais a annoncé qu’il est interdit de distribuer des repas gratuits jusqu’à fin septembre afin de limiter les risques sanitaires. Cette décision s’adresse notamment aux associations d’aide aux migrants, non mandatées par l’Etat, qui n’ont pas tardé à répliquer. Ces dernières se sont indignées de cette mesure en précisant que la situation sanitaire n’est qu’un "prétexte", rapporte Ouest France.
François Guennoc, vice-président de l’Auberge des migrants, a réagi auprès de l’AFP. "Il y a un prétexte sanitaire, mais sur les lieux de distributions de ’La Vie Active’ (association mandatée par l’État), c’est pareil, les gens sont les uns sur les autres", s’est-il insurgé. L’Auberge des migrants distribue 200 à 300 repas à des migrants sur un quai du centre-ville, chaque jour, et plusieurs centaines d’autres cinq jours sur sept dans divers points de la ville.
Au micro de la presse française, F. Guennoc a estimé qu’une situation pire que précédemment va arriver. "Si l’État veut entasser les gens autour de l’hôpital, site de distribution de La Vie Active où il y a déjà 700 personnes, il prend ses responsabilités", a-t-il clamé. Les distributions de l’"Auberge des migrants" ont été qualifiées d’anarchiques, pourtant, ce responsable a insisté que leur distribution près du port est tout à fait organisée, calme, et "on ramasse les déchets".
Jean-Claude Lenoir, le président de l’association "Salam", a également dénoncé "une décision inhumaine, une erreur humanitaire et une maladresse politique". Il a ainsi, pointé une surenchère électoraliste par rapport au Rassemblement national.
L’Etat a mandaté "La Vie Active", pour fournir 4 distributions quotidiennes de repas, selon la préfecture. Par ailleurs, 38 robinets d’eau sont disponibles 5 jours sur 7 dont 22 accessibles 7 jours sur 7 et que de l’eau est distribuée pendant les repas. Toutes ces prises en charge sont amplement suffisantes, à son avis, pour assurer des besoins notamment alimentaires de cette population.
Elle a en outre, réitéré que les distributions des autres associations sont "caractérisées par le non-respect des mesures de distanciation sociale dans le cadre de la lutte contre la Covid-19".
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