1er février 2007- 1er février 2012, cinq ans sont passés depuis la mise en vigueur de la loi française interdisant la consommation de tabac dans les lieux publics. Certes, ces endroits ont été partiellement désenfumés depuis mais le nombre de fumeurs n’a pas diminué pour autant et certains français dénoncent même un retour du tabagisme dans certains lieux protégés par ce décret.
Comparé à ses voisins européens, les métropolitains fument toujours autant bien que la loi anti-tabac qui interdit de fumer dans des endroits publics ait été décrétée depuis 2007. Cinq ans après sa mise en vigueur, le président de l’Office français du tabagisme, Bertrand Dautzenberg, estime que « ça a été un bénéfice considérable pour les salariés, en particulier ceux des cafés et restaurants » en évoquant une chute de 80% de la pollution des locaux par les particules fines.
Par contre, l’association DNF (Droit des non-fumeurs) de son côté, dénonce un retour progressif du tabagisme dans lesdits endroits et réclame un renforcement des contrôles de la part des autorités compétentes. En effet, selon une étude Louis Harris pour l’association, effectuée sur 1157 personnes en décembre dernier, 64% des Français déclarent encore « avoir été en contact avec de la fumée de cigarette dans un endroit dans lequel il est interdit de fumer », au cours des six derniers mois.
De surcroît, une nette dégradation du respect de l’interdiction de fumer a été observée car 36% des actifs indiquent toujours avoir été exposés à un tabagisme sur leur lieu de travail alors qu’un an après la mise en application de cette loi anti-tabac, ce chiffre était de 9% pour se hisser de nouveau à 21% en 2009. Devant ce constat, l’association craint un retour à la case départ d’ici quelques années lorsqu’on sait que cette exposition professionnelle touchait 42% des salariés avant que ce décret ne soit instauré.
Pour DNF, il est temps de redresser cette situation moyennant l’application d’une sanction en cas de dérives. Les associations militant contre le tabagisme déplorent en effet que des terrasses entièrement fermées soient encore dédiées aux fumeurs. D’autre part, les bars à chicha et les discothèques révoquent toujours le dispositif anti-tabac.
Par ailleurs, dans l’application de la Convention-Cadre de l’OMS pour la Lutte Anti-Tabac (CCLAT), adoptée en 2003 et entrée en vigueur en 2005, la France affiche encore un pourcentage déplorable avec 31% alors que dans d’autres pays européens comme le Royaume-Uni, la Norvège et la Finlande, ce chiffre est de l’ordre de 21% en terme d’adultes fumeurs. En 2010, un tiers des Français de 18 à 75 ans continuait de fumer quotidiennement selon l’Institut national de Prévention et d’Éducation pour la
Santé (Inpes) et l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies, soit 2% de plus qu’en 2005.
Selon le site tabac-info-service, la France compte encore près de 15 millions de fumeurs à l’heure actuelle et 66 000 décès sont annuellement causés par le tabac. Les chiffres sont d’autant plus alarmants chez les 18 à 34 ans où près d’une personne sur deux fume quotidiennement. Quant aux 12-14 ans, la prévalence tabagique est de 9% tandis que chez les 15-19 ans, elle est de 41% contre 48% chez les 20-25 ans.
Cependant, le nombre moyen de cigarettes fumées quotidiennement pour un fumeur régulier a connu une légère baisse, avec 13,8 contre 15,3 cigarettes chez les adultes.